Pas d’embellie véritable pour le recrutement des jeunes diplômés

Après les bons signaux de janvier 2014, c’est de nouveau la prudence qui domine dans les intentions de recrutement des entreprises selon cette 17e édition du baromètre EDHEC Emploi Jeunes Diplômés. Décryptage.

L’EDHEC Business School regroupe cinq campus (Lille, Nice, Paris, Londres et Singapour), près de 6 200 étudiants et pas moins de 142 professeurs permanents. Cette vaste institution reconnue consacre 17 millions d’euros à la recherche chaque année.

 

Un solide indicateur. Cet investissement lui permet, entre autre, de mesurer tous les quatre mois en France les intentions de recrutement (et recrutement effectifs) d’un panel d’entreprises représentant une diversité de secteurs d’activité et de fonctions de management. Ce baromètre EDHEC Emploi Jeunes Diplômés donne des éléments aux étudiants et jeunes diplômés, comme aux recruteurs et aux observateurs, sur les tendances du marché de l’emploi.

 

Ce baromètre a été réalisé sous la direction de Manuelle Malot, directrice Carrières et Prospective de l’EDHEC Business School. Cette dernière analyse ainsi cette 17^e édition : «Les cycles de progression et de prudence sur le marché de l’emploi Master en France semble de plus en plus courts. Mais la stabilité des relations avec l’enseignement supérieur permet aux entreprises de s’adapter en temps réel à ces évolutions des besoins de recrutement».

 

Un retour à la prudence. En janvier dernier, le précédent baromètre semblait annoncer un retournement de tendance. En effet, les intentions d’embauches étaient supérieures aux résultats des éditions antérieures : deux tiers des entreprises avaient l’intention de recruter au trimestre suivant, soit dix points de plus qu’en janvier de l’année précédente. Et pour cause, ce taux de début 2013 était le plus faible jamais constaté sur les cinq dernières années et… depuis la création du baromètre !

 

Mais l’optimisme retrouvé de janvier 2014 semble déjà révolu. En effet, avec une chute de cinq points par rapport à janvier dernier, ce sont moins de 62% des entreprises qui annoncent des intentions de recrutement pour le trimestre qui vient.

 

Pourtant, il faut noter qu’elles ont été plus nombreuses à recruter qu’elles ne l’avaient prévu : plus de 71% ont effectivement engagé du personnel au cours des trois derniers mois. Cependant, 80% de ces sociétés ayant effectivement recruté pendant cette période vont poursuivre leurs embauches, soit une baisse de quatre points. Précisément, comment sont réparties ces perspectives de recrutement entre les secteurs ?

 

Les secteurs qui recrutent.Selon ce 17e baromètre EDHEC Emploi Jeune Diplômés, un tiers des entreprises recruteront dans les fonctions marketing/communication et finances d’entreprises. Pour le secteur commercial, cette proportion sera d’environ un quart, soit légèrement moins qu’au dernier trimestre. Parallèlement, les fonctions bancaires et, dans une moindre mesure, le conseil, progresseront.

 

Le retour de la prudence sur les intentions de recrutement semble autant affecter la France que les pays étrangers. À signaler que l’Asie subit particulièrement une diminution directe des intentions de recrutement, vraisemblablement en raison des restrictions sur les autorisations de travail.

 

Poursuite des relations avec l’enseignement. Cette 17e édition du baromètre, souhaitant terminer sur une note optimiste, souligne que 94% des entreprises interrogées poursuivront leurs relations avec l’enseignement supérieur. C’est le signe qu’elles restent prêtes à reprendre le recrutement et à s’adapter aux évolutions des besoins de recrutement.

 

En seulement trois mois, on a pu observer un retournement de la posture des entreprises dans leurs intentions de recrutement : optimistes en janvier, elles reviennent en mai 2014 à une position plus prudente. Un constat qui rend encore plus complexe toute projection pour la 18^e édition du baromètre EDHEC Emploi Master…