Paris commande 42 avions de combat Rafale
Les commandes du Rafale s'accumulaient à l'export mais se faisaient attendre dans son propre pays depuis 2009: la France a finalement annoncé vendredi avoir passé commande de 42 exemplaires supplémentaires de l'avion de combat pour...
Les commandes du Rafale s'accumulaient à l'export mais se faisaient attendre dans son propre pays depuis 2009: la France a finalement annoncé vendredi avoir passé commande de 42 exemplaires supplémentaires de l'avion de combat pour les besoins de son armée de l'Air.
Représentant un "investissement de plus de 5 milliards d'euros" selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu, cette commande était prévue de longue date et inscrite dans le budget 2023.
Hormis un contrat début 2021 de 12 Rafale destinés à remplacer ceux cédés d'occasion à la Grèce, il s'agit de la première commande française depuis 2009 destinée à augmenter le parc de l'armée de l'Air avec cet avion de combat de dernière génération.
Elle porte à 234 le nombre de ces avions, produits par Dassault Aviation, commandés par Paris depuis les débuts du programme.
Avec les 12 appareils qui devaient être livrés à l'armée de l'Air l'an passé, la France dispose actuellement d'un parc de 165 appareils, dont 41 pour la version Marine embarquée sur porte-avions.
"Première commande majeure financée par la LPM (loi de programmation militaire votée en fin d'année dernière, NDLR), elle illustre l'excellence industrielle française et contribue à plus de 7.000 emplois dans plus de 400 entreprises en France", s'est félicité Sébastien Lecornu sur X.
Les livraisons doivent s'étaler entre 2027 et 2032. D'ici là, Paris doit encore prendre livraison de 27 appareils commandés par le passé.
Souveraineté industrielle
Dans le détail, le contrat annoncé vendredi porte sur la commande de 30 appareils pour la "tranche 5" d'équipement de l'armée française en Rafale, ainsi que 12 avions destinés à remplacer les Rafale de l'armée de l'Air vendus d'occasion en 2021 à la Croatie.
Le Rafale est un avion de combat dit multirôles, capable de mener des missions de défense aérienne, de reconnaissance ou de bombardement. Il est également le vecteur de la dissuasion nucléaire française.
Il est utilisé par la marine française depuis 2004 et l'armée de l'Air depuis 2006 et a remplacé sept types d'avions de combat de générations précédentes.
Les Rafale de la "tranche 5" seront livrés au standard F4, précise Dassault Aviation dans un communiqué.
Le développement de cette modernisation a été lancé en 2018 afin de suivre les évolutions technologiques. Le standard F4 comprend notamment la capacité de lancer des missiles air-air de nouvelle génération Mica NG, de nouveaux systèmes de contre-mesures électroniques et des première briques technologiques permettant d'intégrer le Rafale dans une bulle de combat collaboratif avec d'autres équipements. Un standard F5 lui succèdera après 2030.
Pour Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, le Rafale est un instrument de "souveraineté" pour la France.
"Cette souveraineté industrielle militaire constitue une exception en Europe. Elle assure la supériorité de notre aviation de combat. Elle est également un atout de rayonnement diplomatique et de puissance économique avec l'export", estime-t-il, cité dans un communiqué.
Pour assurer sa viabilité, Dassault Aviation et toute la filière industrielle de défense française doivent compter sur l'exportation.
Et après de nombreuses années sans parvenir à percer, l'avion connaît un succès remarqué à l'étranger où il a été vendu à 285 exemplaires à sept pays depuis 2015: au Qatar (36 exemplaires), à l'Inde (36), à l'Egypte (55), à la Grèce (24, dont 12 d'occasion), aux Emirats (80), à l'Indonésie (42) et à la Croatie (12 appareils d'occasion).
New Dehli a par ailleurs annoncé en juillet son intention d'acheter 26 Rafale supplémentaires pour les besoins de sa marine.
Construit en collaboration par Dassault Aviation, qui supervise 60% de la valeur de l'avion, l'électronicien Thales (22%) et le motoriste Safran (18%) qui fournit le moteur M-88, le Rafale est destiné à être l'avion de combat français au-delà de 2040, quand il sera progressivement remplacé par le Scaf (Système de combat aérien futur), développé avec l'Allemagne et l'Espagne.
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