Palais Rameau : nouvelle citadelle de l’agriculture à Lille

Le palais Rameau, au cœur du quartier Vauban à Lille, va devenir un démonstrateur de l’agriculture et de l’alimentation de demain. Coût du projet : 20 millions d’euros.

Le palais Rameau à Lille deviendra un lieu d'enseignement, mais aussi de recherches sur l'agriculture et l'alimentation de demain, tout en restant en grande partie accessible au public. © Atelier 9.81 - Perrot & Richard - Willy Pulse
Le palais Rameau à Lille deviendra un lieu d'enseignement, mais aussi de recherches sur l'agriculture et l'alimentation de demain, tout en restant en grande partie accessible au public. © Atelier 9.81 - Perrot & Richard - Willy Pulse

Le palais Rameau va démarrer une nouvelle vie. En fait, il va surtout retrouver sa vocation première : un lieu en grande partie dédié à la nature ! Peu avant sa disparition en 1876, Charles Rameau, président de la Société lilloise d’horticulture, avait légué 300 000 francs à la ville à la condition qu’un bâtiment portant son nom soit construit dans la capitale des Flandres. Il souhaitait que le lieu soit dédié à des expositions autour de la nature et de l’art. L’édifice sera finalement construit deux ans plus tard. En 2002, ce palais de 3 600 m² a été inscrit au catalogue des Monuments historiques.

Le futur campus de la «Catho»

La Ville de Lille a donc cédé la gestion du palais Rameau à Junia, sous la forme d’un bail emphytéotique de vingt-cinq ans. Le pôle d’enseignement supérieur, qui réunit plusieurs écoles d’ingénieurs de l’Université catholique de Lille (ISA, ISEN, HEI), mènera les travaux de rénovation et de mise aux normes, pour un montant de 20 millions d’euros - 14 millions juste pour les travaux -, avec la contribution des acteurs institutionnels (Région, Département, Bpi).

A terme, le bâtiment constituera un des quatre îlots du futur campus dédié à l’enseignement, mais aussi à la recherche de la Catho. L’ancienne maison du gardien, de 200 m², deviendra la «Maison du projet». Des ateliers, des animations et des conférences s’y dérouleront. La mairie de Lille a posé comme condition qu’une partie du bâtiment reste ouverte au public, tout comme le jardin de 5 000 m² qui entoure le bâtiment. 

«Les milieux de la recherche, de la formation, les acteurs de l’agriculture, qu’ils soient dans le champ associatif ou économique, et la population seront réunis dans le même lieu», résume Stanislas Dendievel, l’adjoint en charge de l’agriculture urbaine.
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La Ville de Lille a cédé la gestion du bâtiment à Junia. © Atelier 9.81 - Perrot & Richard - Willy Pulse

Une métropole avec 40% de terres agricoles

Mais la Ville de Lille y voit un autre intérêt. Car aujourd’hui la campagne s’invite de plus en plus au cœur des villes. «Et ce projet entre dans notre stratégie en faveur de l’agriculture urbaine», se réjouit Stanislas Dendievel. Et avec un large rayonnement : «Je rappelle que nous sommes une Métropole agricole, ajoute-t-il. Avec 40% de terres agricoles. C’est donc tout un écosystème que l’on souhaite promouvoir, visant à développer les circuits courts, à rapprocher la production de la consommation, à accompagner la transition vers une agriculture raisonnée et bio, dans une optique durable.»

Autour du palais Rameau, «on veut faire de Lille un pôle d’excellence», résume Stanislas Dendievel. Et l’adjoint voit dans ce futur lieu d’enseignement, mais aussi de recherches, les solutions de demain : «Nous menons déjà plusieurs projets, comme la ferme urbaine à Saint-Sauveur ou les Halles gourmandes. Mais nous voulons franchir une étape pour créer un écosystème de haut niveau.» 

A Lille, on veut tout bonnement réintroduire l’agriculture au cœur de la ville. «Nous travaillons sur la ville nourricière, insiste l’adjoint à l’agriculture urbaine. Celle qui permettra demain de s’approvisionner au plus près, en produits de qualité, tout en contribuant à la non-artificialisation des sols.» L’ensemble restera néanmoins modulable et réversible puisque le bail accordé par la mairie de Lille ne court que jusqu’en 2045.