Ouvrez votre dossier médical personnalisé
L’agence régionale de santé (ARS) de Picardie, l’agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé) et le groupement de coopération sanitaire (GCS) e-santé font la promotion auprès des Picards du dossier médical personnalisé (DMP). Ouvert par le patient, ce dossier informatisé et sécurisé sera dans l’avenir utilisé à bon escient par tous les professionnels de santé. La Picardie est la région pilote du déploiement en France du DMP dans la population.
Qu’est-ce que le DMP, ce dossier médical personnalisé qui, précisons le tout de suite, n’est pas encore obligatoire ? « C’est un dossier médical informatisé, accessible sur Internet et stocké chez un hébergeur de données agréé par le ministère de la santé », explique Christine Boutet-Rixe, médecin et directrice médicale du GCS esanté de Picardie.
Le DMP peut être créé gratuitement, à l’aide de la carte vitale, par un professionnel de santé ou à l’hôpital à la demande du patient après que ce dernier a été clairement informé de son fonctionnement. Le DMP contient ce que son titulaire veut bien y voir figurer avec son consentement et son contrôle.
Dans l’idéal, le DMP doit contenir les traitements du patient, ses analyses de laboratoires, ses antécédents médicaux et chirurgicaux, ses comptes rendus hospitaliers et de radiologie. Bref, tout ce qui, d’un point de vue strictement médical, le concerne.
Simplifier la vie des patients
« Le DMP est un service public proposé gratuitement à tous les bénéficiaires de l’assurance maladie, souligne Christian Huart, sous-directeur des systèmes d’information à l’ARS de Picardie. L’intérêt du DMP, c’est qu’à tout moment, les professionnels de santé qui suivent un patient ayant donné son autorisation peuvent le consulter et y ajouter des documents. Ils peuvent alors partager des informations de santé utiles à la coordination des soins du patient et à sa prise en charge médicale. » Dans l’absolu, le DMP, en améliorant le suivi médical de tout un chacun et grâce à son accès direct (mais sécurisé) par Internet, doit simplifier la vie médicale des bénéficiaires de l’assurance maladie en France. La région Picardie a été choisie par le ministère en charge de la santé des Français comme pilote du déploiement du DMP dans la population.
Enjeu stratégique de la télésantéSelon l’ARS de Picardie, entre mai 2011 et octobre 2012 en Picardie, ont été ouverts 39 199 DMP, sur lesquels 120 128 documents ont été envoyés et auxquels ont participé 381 professionnels de santé libéraux et six établissements hospitaliers. Cette statistique est à rapprocher du nombre de DMP censés avoir été ouverts en France dans la même période, soit 200 000 à peine. Ce qui fait bien de la Picardie « la première région de France quant à la création de DMP, le nombre de documents déposés et le nombre d’établissements concernés ».
Quant au budget que nécessiteraient en France la multiplication des DMP et leur gestion informatisée et interactive, les représentants de l’ARS de Picardie l’estiment dans une fourchette de 200 M€ à 500 M€. Pour permettre aux Picards de se familiariser avec le DMP, l’ARS de Picardie, l’Asip santé et le GCS e-santé ont organisé sur chaque territoire de santé des présentations officielles et des débats publics, cela dans le cadre de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie. A noter que le lancement officiel du DMP s’est déroulé le 3 mai 2011 à Beauvais.
Car le DMP informatisé et accessible par Internet constitue d’ores et déjà une des clefs d’un enjeu stratégique majeur de l’aménagement du territoire que porte l’ARS de Picardie : la télésanté. « C’est une réponse aux problèmes de démographie médicale. »
La télésanté fait l’objet d’un schéma spécifique déployé sur cinq années dans le projet régional de santé de l’ARS, un schéma « qui comprend le DMP, le dossier communicant de cancérologie (DCC) et les projets de télémédecine qui se mettent en place (télé-imageurs et télécommunication). » Qui plus est, l’ARS de Picardie, en matière de télésanté, peut compter sur l’expertise d’un comité technique régional (Coter), composé notamment de médecins et de directeurs d’établissements.