Ouverture toujours prévue en 2016 !

Pour l’instant, au futur Musée du verre de Sars‑Poteries, l’heure est toujours à la poussière, au béton brut, aux fils et tuyaux apparents… Le gros œuvre paraît bien avancé et les grandes baies vitrées sont installées. C’est ce que voulait montrer le Conseil départemental, le 24 janvier, en organisant une visite dans le dédale des salles, couloirs et escaliers. Public visé : les élus départementaux de l’Avesnois et ceux des quatre communes concernées (Sars‑Poteries, Beugnies, Dimont et Lez Fontaine).

Pendant la visite. Jean-René Lecerf, en compagnie d’Aude Cordonnier, directrice, et de Michel Duthoit, chef de projet.
Pendant la visite. Jean-René Lecerf, en compagnie d’Aude Cordonnier, directrice, et de Michel Duthoit, chef de projet.
D.R.

Pendant la visite. Jean-René Lecerf, en compagnie d’Aude Cordonnier, directrice, et de Michel Duthoit, chef de projet.

Date et coût. Selon les documents de communication, l’ouverture au public interviendrait avant la fin de l’année. Avant la visite, Jean-René Lecerf, président du Département, a cependant exprimé son agacement sur les doutes planant, semble-t-il, sur le calendrier. Il a dit vouloir “reprendre le dossier en mai” et avoir demandé des réunions régulières à Lille et SarsPoteries pour tenir les délais. Autres objets de son courroux : 400 mètres manquants pour accéder au très haut débit et un système de billetterie qui ne serait pas, selon lui, du meilleur choix… M. Lecerf a évoqué le coût : au moins 15 millions TTC. Il a précisé que l’investissement, engagé en 2009, n’aurait plus été possible aujourd’hui, la situation financière des départements ne le permettant plus. Pour le Nord, les temps sont à l’austérité (pour les plus de 12 300 agents), à la hausse prévisible des impôts et, d’une manière générale, au serrage des boulons.

Verre contemporain et mémoire ouvrière. Ce musée va compléter l’atelier voisin, ouvert quant à lui en 2001. Il accueille des résidences d’artistes de classe internationale. L’inauguration du musée sera l’occasion de revenir sur les collections, les intentions, les projets de ce site dédié à l’art verrier contemporain. Rappelons qu’il disposera de 3 400 m2 de surfaces utiles, dont 1 000 m2 pour l’expo
sition des œuvres (contre 300 m2 avant). Il proposera aussi une “fenêtre” sur l’histoire ouvrière locale, avec ces “bousillés”, témoins du passé industriel et artisanal. Une salle, polyvalente et ouverte à la vie locale, sera d’ailleurs baptisée du nom de Louis Mériaux, curé de la commune, qui, dans les années 60, fut l’initiateur du premier atelier. Il voulait
préserver ces chefs-d’œuvre réalisés par les ouvriers à leurs moments perdus, ainsi que leur savoir-faire. L’atelier, lancé en 1976, évoluera vers le musée-atelier et la création contemporaine. D’abord associatif, il a été “départementalisé” en 1994. Jean-René Lecerf a visité les lieux en compagnie, entre autres, d’Aude Cordonnier, directrice, et de Michel Duthoit, chef de projet pour le Département. M. Duthoit a précisé, notamment, que le bâtiment présentait la particularité d’être édifié sur un terrain de 2,2 hectares, avec un dénivelé de 7 mètres entre la route (vers Solre-le-Château) et le village. D’où ce double rez-de-chaussée, un haut et un bas… Autre particularité, en dehors des lignes géométriques : le parement en pierre bleue.

Retombées économiques. Ce jour-là, il a été aussi question des retombées économiques et touristiques, d’ailleurs promises à l’Avesnois. M. Lecerf s’y est engagé en affirmant : “Le coût justifie le rôle moteur que doit jouer le musée.” Il a annoncé une gouvernance spécifique sur ce point. Parmi les dossiers liés : la relance (sans doute par un privé) de l’Auberge Fleurie, qui attend des jours meilleurs de l’autre côté de la route, et l’avenir (sans doute intercommunal) de l’ex-maison du directeur des verreries qui hébergeait le musée jusqu’à présent. Après la visite, autres objets racontant l’idée locale, des épis de faîtage, fabriqués dans l’atelier du musée, ont été remis à des habitants. Une convention impose aux bénéficiaires d’habiter les quatre communes déjà citées et de les faire installer sur leurs toits respectifs dans un délai de six mois. Cet été, ils miroiteront au soleil.

Bernard KRIEGER