Ouverture du procès du chauffard soupçonné d'avoir tué le fils du chef Yannick Alléno
Le procès du chauffard accusé d'avoir tué, au volant d'une voiture volée, ivre et sans permis, un des deux fils de Yannick Alléno en 2022, s'est ouvert jeudi à Paris, un drame qui a conduit le chef multi-étoilé à s'engager...
Le procès du chauffard accusé d'avoir tué, au volant d'une voiture volée, ivre et sans permis, un des deux fils de Yannick Alléno en 2022, s'est ouvert jeudi à Paris, un drame qui a conduit le chef multi-étoilé à s'engager pour la création d'un délit d'"homicide routier".
Franky D. avance dans une grande salle du tribunal correctionnel, aux deux tiers pleine. Doudoune, pantalon et baskets sombres, le jeune homme de 27 ans comparaît libre sous contrôle judiciaire. Mis en examen notamment pour homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes, blessures involontaires et vol avec violence, il encourt dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
Le soir du 8 mai 2022, Franky D. roule, ivre, sans permis, à bord d'une Audi RS6, une puissante berline, à 120 km/h dans le 7e arrondissement de la capitale.
Avec cette voiture volée un peu plus tôt à la sortie d'un restaurant où il avait passé la soirée, le jeune homme heurte un VTC, puis un taxi à un feu rouge, à environ 75 km/h. Il perd le contrôle du véhicule et percute un scooter. Il est 23H12.
Le conducteur du deux-roues, Antoine Alléno, 24 ans, et sa passagère, sont éjectés. Le jeune homme succombe à ses blessures, son casque est retrouvé à quelques mètres. La passagère est blessée.
Franky D. tente de prendre la fuite à pied, mais il est immédiatement arrêté par un commissaire de police qui n'était pas en service. A 01H35, il est contrôlé avec 1,56 g/l d'alcool dans le sang.
S'il reconnaît les faits, ce membre de la communauté des gens du voyage a toujours affirmé avoir des souvenirs parcellaires en raison d'une consommation d'alcool excessive. Une perte de mémoire jugée peu vraisemblable par l'expert toxicologue.
A la lecture du long déroulé de cette soirée par le président, Yannick Alléno, père d'Antoine, baisse souvent la tête, le visage grave. Comme son autre fils, Thomas.
Egalement prévenus aux côtés du conducteur, René A. 47 ans et Sniper G. 20 ans. Ces derniers, respectivement beau-père et beau-frère de Franky D., comparaissent libres sous contrôle judiciaire, poursuivis pour vol en réunion. Ils contestent les faits.
Après le drame, Franky D. effectue plusieurs mois de détention. Il a déjà six condamnations à son actif, mais "pas pour des infractions routières", note le magistrat.
Les avocats de la famille d'Antoine Alléno n’ont pas souhaité s’exprimer avant l'audience.
"Personne ne peut rester indifférent à une tragédie comme celle-là", souligne Joseph Cohen-Sabban, l'un des avocats de Franky D. "Ca reste un accident et non pas un homicide routier, ce sera un grand débat au cours de l’audience", estime-t-il.
Ardemment défendu depuis la mort de son fils par Yannick Alléno, la proposition de loi sur l'"homicide routier" devait arriver en deuxième lecture à l'Assemblée nationale avant la dissolution intervenue en juin dernier.
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