"Oubliée", la guerre de 1870 en partie reconstituée à Gravelotte
De véritables fusils, un vrai canon, d'authentiques habits: en Lorraine, un camp de la guerre de 1870 a été reconstitué lundi et mardi, au musée dédié à...
De véritables fusils, un vrai canon, d'authentiques habits: en Lorraine, un camp de la guerre de 1870 a été reconstitué lundi et mardi, au musée dédié à cet évènement "oublié" de l'histoire franco-allemande.
Sous la pluie en fin de matinée mardi, l'expression "ça tombe comme à Gravelotte", référence à la "pluie d'obus" qui a "décimé les allemands" lors de la bataille dans cette ville de Moselle le 18 août 1870, prend tout son sens.
Mais les soldats d'un jour ont pour objectif de "se retrouver 153 ans dans le passé", explique à l'AFP Denis Taciak, un passionné d'histoire, et spécialement de cette guerre, habillé comme un caporal d'infanterie de ligne français: veste bleue, pantalon rouge et guêtres blanches.
"On était le 15 août", au lendemain de la bataille de Borny, raconte-t-il. "Les troupes étaient là", à Gravelotte, pour bivouaquer "et surtout partir sur la route de Verdun pour aller à Chalons".
Selon lui, la guerre est "oubliée" parce qu'elle a été perdue par les Français. "On se souvient beaucoup plus de la guerre de 14-18 qui a été une victoire".
La guerre de 1870 a toutefois engendré la perte de l'Alsace-Moselle.
Divers ateliers permettent de présenter au public les fusils qui étaient utilisés par les camps français et allemand.
Autour de lui, plusieurs tentes blanches ont été dressées: comme il y a 153 ans, les soldats d'alors ont dormi dedans la nuit dernière.
Plusieurs fois dans la journée, le clairon retentit: il est l'heure de surprendre les visiteurs avec un tir au canon. L'engin, une "pièce de 4", pour 4 kg, explique le canonnier du jour, "tire des obus explosifs".
Après le nettoyage, l'insertion d'une gargousse de poudre puis de l'obus, le tir part: les visiteurs sont nombreux à sursauter. "C'est trop bien", s'écrit un enfant. "Les corbeaux se sont tous taillés", rigole un retraité.
Les Arquebusiers de l'Est, ces bénévoles qui souhaitent transmettre par le biais de journées comme celle-ci leur passion, étaient accompagnés d'une compagnie bavaroise venue présenter l'équipement et les vêtements allemands. Leurs uniformes sont également en parfait état, souligne M. Taciak.
En raison de la pluie, les visiteurs se sont retranchés en milieu de journée dans le musée. L'occasion pour eux de découvrir le Panorama de Rezonville, une immense fresque de 120m de long par 20m de haut peinte par Alphonse de Neuville et Edouard Detaille, dont quelques fragments sont exposés dans le musée.
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