Avec sa batterie multi-usages
Otonohm révolutionne le marché de l'énergie embarquée
La start-up Otonohm, basée à EuraTechnologies, a développé la première batterie mobile universelle capable de recharger tout type d’appareil électrique. D'une durée de vie plus longue, plus autonome et plus puissante, la batterie "Basecamp" est promise à un bel avenir. Zoom sur une technologie de rupture made in Lille.
De
l'énergie n'importe où, à n'importe quel moment, tel est le credo
de la pépite d'EuraTechnologies, Otonohm. «Le monde va vers le tout-électrique et aura besoin de plus en
plus d'énergie dans les années à venir. Pourtant, malgré cela, on
constate un important gaspillage d'énergie actuellement. Il fallait
trouver des solutions d'énergie mobile, des solutions extrêmement
performantes qui soient accessibles à tous. C'est la raison pour
laquelle nous avons créé Otonohm.» Incubée à
EuraTechnologies en 2017, la start-up lilloise a parcouru du chemin
depuis.
A
destination de tous les consommateurs ou usagers de batteries, cette
batterie multi-usages, très peu encombrante et d'une empreinte
carbone faible, présente de multiples atouts, à savoir une durée de
vie et une autonomie allongées, une charge rapide, mais aussi une
chaîne d'alimentation extrêmement simplifiée. Cette
solution, vue comme une révolution sur le marché de
l'énergie, est née d'un constat simple : les batteries actuellement
en vente sur le marché nécessitent des appareils de conversion
d’énergie, c'est-à-dire des chargeurs et convertisseurs.
Or,
cette technologie «permet
d'éliminer tous les appareils de puissance en amont et en aval de la
batterie», résume Nicolas
Tchidemian, directeur général et cofondateur d'Otonohm avec
Christophe Piquemal et Elérig Escallot. Autrement dit, la solution
fait fonction de chargeur et de convertisseur et économise beaucoup
d'énergie (20% par rapport aux technologies existantes).
À la conquête des acteurs du BTP
Les
professionnels du bâtiment voient un certain intérêt dans cette
technologie unique au monde.
En effet, cette
nouvelle batterie pallie l’absence d’alimentation électrique sur
le terrain et représente une réelle alternative aux groupes
électrogènes. «Nous
ciblons les gros acteurs qui sont intéressés par l'empreinte
carbone et l'économie d'énergie dans
le BTP. On voit bien que dans ce domaine tous les acteurs sont
concernés car les besoins d'énergie sur les chantiers sont assez
énormes», indique Nicolas Tchidemian. Otonohm
cible également d'autres secteurs d'activité comme l'industrie du
cinéma, l'événementiel et la mobilité (bateaux, automobiles, motos
et scooters).
Industrialisation
fin 2022
«Nos perspectives de développement sont assez enthousiasmantes puisqu'on a une technologie unique en Europe et les tests réalisés au CRITT (Centre régional d'innovation et de transfert de technologie, ndlr) nous ont réservé de belles surprises.» Celle-ci sera industrialisée fin 2022. «Notre technologie, c'est comme un piano, il faut toutes les touches pour jouer du Mozart et on construit les touches une par une » glisse Nicolas Tchidemian.
En attendant, la start-up lilloise s'appuie sur son savoir-faire français pour promouvoir sa solution à l'international, notamment en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe. "Notre technologie ne s'arrête pas aux frontières. Notre force auprès des interlocuteurs internationaux est que nous soyons français. La France est un pays d'ingénieurs, de recherche et figure parmi les leaders de l'énergie.» Si Otonohm emploie actuellement une douzaine de collaborateurs, la start-up affiche un plan de recrutement ambitieux. Quatre profils rejoindront l'effectif en 2022.
A horizon 2025, Otonohm, qui s'inscrit parfaitement dans les enjeux de transition énergétique actuels, voit sa technologie «déployée un peu partout dans le monde, au service de marchés importants portés par des leaders qui veulent avoir un avantage concurrentiel», résume le dirigeant.