Ort Solutions Premium, de l’emballage sur mesure

Ort Solutions Premium, soutenue par France relance, quitte Bavay pour installer ses produits et services d’emballages à Louvroil. Un déménagement de douze kilomètres, dans l’Avesnois, pour permettre d’accentuer l’aspect économico-écologique de l’entreprise et de partir à la conquête du marché allemand.

Une quarantaine de salariés travaillent dans les locaux d'Ort Solutions Premium à Bavay. Ils vont déménager à Louvroil.
Une quarantaine de salariés travaillent dans les locaux d'Ort Solutions Premium à Bavay. Ils vont déménager à Louvroil.

«Moi, je fabrique des petites séries, du baroque, du spécifique», prévient Yaneck Blanc, président-directeur général d’Ort Solutions Premium. Alors, lorsqu'une entreprise l’a contacté pour réaliser des chevalets de six mètres, il a accepté et y a mis sa touche. Les structures qu’il a livrées sont démontables et emboîtables. «Sans ça, un camion n’aurait pu transporter que six chevalets, ça n’aurait pas eu de sens de faire des voyages quasiment à vide. Avec notre système, il peut désormais en contenir 84.»

Yaneck Blanc crée des emballages. «La totalité de l’emballage», précise-t-il. Son bureau d’études conçoit des solutions sur mesure qui s’inscrivent dans la ligne de l’économie circulaire et durable. «Je suis originaire des Vosges et, pour ainsi dire, né dans la forêt. J’ai été élevé dans le respect de la nature.»

Une chaîne de fabrication maîtrisée

Tout est construit dans ses deux scieries et quatre «paletteries» disséminées dans le nord et l’est de la France : des palettes en bois, mais aussi des cerclages, des rouleaux de papier kraft, de la mousse de protection, des feuillards en acier, des mandrins en carton ou en acier, des caisses pour l’emballage maritime… «Nous maîtrisons toute la chaîne de fabrication.» L’entreprise se charge ensuite de la livraison. 

 «On a décidé de pouvoir apporter une réponse totale au client.» Le groupe propose donc également la location des outils nécessaires à l’emballage ou au transport, et dispose d’un atelier de réparation. Il achète et vend des matériaux d’emballage, comme les palettes Europe produites à grande échelle et aux normes standard. Il se charge, par ailleurs, du reconditionnement des emballages.

«Je vais les chercher chez les clients de mes clients pour les revaloriser.» Il rachète les palettes, les répare et les remets dans le circuit à un coût amoindri. L’an passé, Yaneck Blanc a acheté une broyeuse qui permet de séparer le support en bois de l’acier avant de transformer les palettes qui ne peuvent être réparées en mulch. Celui-ci est revendu pour réaliser des aménagements paysagers ou des aires de jeux.

«Notre prestation est, dans sa globalité, économico-écologique. Je livre tout dans un seul camion, décharge et récupère les palettes. Un camion ne circule jamais à vide.»

Grandir vers l’est et déménager à Louvroil

Ort Solutions Premium compte aujourd’hui 110 salariés en France et en Belgique, mais a commencé petit à Bavay. Yaneck Blanc est arrivé chez EDS (Emballage Diffusion Service) en 2003, de Nancy, pour réaliser son stage de fin d’études en ingénierie. «L’entreprise n’avait pas les mêmes activités même si son cœur d’activité était déjà l’emballage.» Yaneck Blanc décide de la racheter. «En 2014, j’ai acquis la société fille, EDS Belgium.» L’année suivante, c’est la société mère, EDS France, qui entre dans son giron. 

«J’en suis actionnaire majoritaire.» Peu à peu, il ajoute des scieries et des paletteries, jusqu’à acheter, en janvier 2020, la société Orth en Alsace. «La famille de Charles Orth est un pilier de la filière bois.» En hommage, il décide de changer le nom de son groupe en Ort Solutions Premium. «J’ai retiré le 'h' par respect pour monsieur Orth

Yaneck Blanc présente un chiffre d’affaires d’environ 35 millions d’euros. Ses clients sont, eux, dans un grand quart nord-est de la France, en Belgique et au Luxembourg. «Nous commençons à attaquer doucement l’Allemagne.»

Ce n’est pas son seul objectif. «Nous n’avons plus assez de place sur le site de Bavay.» La quarantaine de salariés qui y travaillent préparent leurs cartons pour rejoindre Louvroil, à 12 kilomètres de là. «Je ne voulais pas construire, il y a aujourd’hui assez de bâtiments inoccupés en France.» Soutenu par France relance à travers une subvention de 800 000 euros, l'entrepreneur  offre donc une seconde vie à un ancien bâtiment de 22 000 m². «On va y développer plus de reconditionnement et plus d’économie solidaire. On table sur la création de 10 à 15 emplois dans les deux ans à venir pour y parvenir