Onnaing : Toyota se lance dans la fabrication de la Yaris Cross

Le site de production de Toyota, à Onnaing, entame sa nouvelle décennie sur une belle dynamique. Des embauches, un nouveau président, une Yaris 4 qui plaît et très bientôt, la fabrication d’un SUV : la Yaris Cross.

Jim Crosbie est, depuis le 1er janvier, le nouveau président de Toyota Motor Manifactoring France.
Jim Crosbie est, depuis le 1er janvier, le nouveau président de Toyota Motor Manifactoring France.

Jim Crosbie sourit, en ce jeudi 28 janvier, et ce n’est pas seulement à cause de la légendaire gentillesse des Ecossais. 

Toyota a appris, le matin même, qu’il devenait le premier constructeur automobile mondial en termes de volumes, avec 9,53 millions de voitures écoulées en 2020, et que sa Yaris a été le véhicule le plus produit en France, devant la Peugeot 3008. 

«Une voiture sort de notre usine toutes les 57 secondes», explique Jim Crosbie. 

Depuis le 1er janvier, il est le nouveau président de Toyota Motor Manufactoring France, après avoir été pendant deux ans le directeur général du groupe au Royaume-Uni. Et il sait que la production va encore s’intensifier cet été à Onnaing.

Le design de la Yaris Cross est fixé ; le processus de production, défini. «Nous sommes dans la dernière ligne droite, prévient Jim Crosbie. Tous nos fournisseurs savent ce qu’ils auront à faire.» 

Les salariés, de leur côté, s’entraînent. Le défi est de taille : ils seront amenés à construire en même temps, et sur la même plateforme, la dernière Yaris 4 et la nouvelle Yaris Cross. 

Cent millions d’euros d’investissements et l’embauche de 400 CDI ont été nécessaires pour arriver à cette prouesse dans une usine qui ne grandira pas d’un centimètre supplémentaire. 

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Le design de la Yaris Cross est fixé ; le processus de production, défini.

«La Yaris 4 a 28 variantes et la Yaris Cross en aura 20, précise Jean-Christophe Deville, vice-président. C’est un challenge parce que notre objectif est d’atteindre une production de 300 000 véhicules par an. C’est le double de ce que nous faisions il y a dix ans.»

300 millions d'euros d'investissement pour la Yaris 4

La Yaris 4 est arrivée sur le marché en septembre. Elle a tout de suite plu : 35 000 commandes ont été enregistrées en un mois.

«C’est une voiture compacte, détaille Jim Crosbie. Nous voulons la garder en dessous de 4 mètres, alors que tous nos concurrents agrandissent leur modèle. Son centre de gravité est bas ; la position de conduite, ergonomique. Elle est aussi performante que sûre. Elle est, par exemple, la seule à avoir des airbags centraux : c’est une première mondiale.» Le groupe a investi 300 millions d’euros pour rendre ce projet possible.

La nouvelle Yaris, comme la Yaris Cross, a une autre caractéristique. Elle émet peu de CO2 et c’est là l’une des marques de fabrique du groupe japonais qui se donne pour ambition de ne plus en rejeter du tout sur son site d’Onnaing d’ici 2040.

Il a déjà installé un mur solaire contre l’usine, de la membrane photovoltaïque, des bassins et station de traitement des eaux, des pompes à chaleur dans sa cabine de peinture. Quant à la production, «huit véhicules sur dix qui sortent de l’usine sont hybrides, précise Jean-Christophe Deville. L’an passé, ce n’était encore que cinq sur dix.»

Et 83% des voitures quittent ensuite la France pour rejoindre l’Italie (16%), le Royaume-Uni (12%), l’Allemagne (11%) ou encore la Pologne (10%).

«Ce qui me marque surtout ici, c’est l’engagement et l’implication des salariés», pointe Jim Crosbie. 

Ils sont 4 944 en tout, dont 3 444 CDI, qui travaillent en 3x8 du lundi au samedi. «Pendant le premier confinement, nous avons mis en place un fonds de solidarité sur la base du volontariat. Si des salariés faisaient des dons de congés, nous les abondions pour permettre à chacun d’être indemnisé à 100% au lieu des 84% légaux, explique Jean-Christophe Deville : 97% des salariés ont participé

Toyota a été la première entreprise automobile à redémarrer l’activité au printemps dernier. C’est ce dont Jim Crosbie veut faire sa marque : «l’humain... Tous les constructeurs peuvent faire des véhicules, mais je ne connais pas un meilleur atout que l’humain».