Oncodesign trouve les thérapies de demain

Créé en 1995 à Dijon, Oncodesign mène des recherches prometteuses pour lutter contre le cancer et d’autres pathologies. A côté de ses travaux, l’entreprise réalise également des missions pour l’industrie pharmaceutique qui externalise ses recherches.

Philippe Genne s’appuie sur l’innovation technologique afin de faire progresser la dimension thérapeutique et rendre les soins accessibles à tous. (©Aletheia Press/Nadège Hubert)
Philippe Genne s’appuie sur l’innovation technologique afin de faire progresser la dimension thérapeutique et rendre les soins accessibles à tous. (©Aletheia Press/Nadège Hubert)

Un doctorat de pharmacologie de l’Université de Dijon en poche, Philippe Genne n’a jamais vraiment eu de plan de carrière. Il a fondé l’entreprise Oncodesign en 1995 avec l’envie de poursuivre ses recherches sans subir la pression des investisseurs.

« Ce qui me fait avancer, c’est l’idée de découvrir des traitements efficaces pour lutter contre le cancer et d’autres pathologies, comme la maladie de Parkinson par exemple. Les financements sont indispensables, mais il faut rester libre et ne pas tomber dans la dimension spéculative. » En travaillant sur les molécules, le dirigeant s’attelle à faire évoluer la médecine de précision. « La médecine se personnalise. On va plus loin dans la cartographie de la pathologie de l’individu. »

Se faire une place

Oncodesign a fait ses preuves depuis sa création. Avec 233 salariés répartis sur deux sites, l’un à Dijon et l’autre à Montréal, un chiffre d’affaires de 25,5 millions d’euros en 2020 et un résultat s’élevant à 1,5 million d’euros, l’entreprise est également cotée en bourse depuis 2014.

Pour financer ses recherches et continuer à reverser 30 % de son chiffre d’affaires dans la R&D, Oncodesign a développé deux modèles économiques. Le premier consiste à tester les approches des industriels pharmaceutiques pour évaluer leur intérêt thérapeutique et leurs molécules. « Nous utilisons nos compétences et notre technologie pour faire les expérimentations et la recherche pour eux. » Le second axe repose sur les licences vendues par Oncodesign aux laboratoires pharmaceutiques, à la biotech ou encore à des investisseurs, à partir des molécules que l’entreprise aura identifié.

Un portefeuille bien rempli

Aujourd’hui, Oncodesign s’appuie sur quatre produits. La première innovation est un radiotraceur destiné aux patients atteints d’un cancer du poumon pour suivre son évolution. Le second, qui a profité de 35 millions d’euros de financement, repose sur une kinase ou enzyme, impliquée dans l’activation des réponses innées du système immunitaire et qui s’active à l’occasion d’une infection bactérienne afin d’éliminer les cellules infectées.

« Pour le troisième qui concerne la maladie de Parkinson, nous avons signé un contrat avec les laboratoires Servier en 2019. Nous avons identifié un candidat médicament que nous espérons pouvoir tester sur l’homme en 2022. » Enfin, le dernier produit pourrait conduire à soigner certaines leucémies grâce à une kinase impliquée dans l’agressivité métastatique des tumeurs. De la recherche à l’étude en passant par l’expérimentation, Oncodesign œuvre à soigner les maux de la société, le cancer en première ligne, pour que le plus grand nombre ait accès aux soins.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert