Edito

On les baisse (vraiment) ces charges ?

La France fait office de mauvaise élève sur la question des impôts de production, qui représentaient 3,8 % de son PIB en 2021, contre une moyenne européenne de 2,5 %.

C’est ce qui ressort du dernier baromètre de l’Institut Montaigne, en partenariat avec le cabinet d’audit Mazars. Le poids de ces impôts en France, qui sont dus quelle que soit la rentabilité de l’entreprise, est le deuxième plus élevé, derrière la Suède. Ils incluent un ensemble hétéroclite de prélèvements sur la valeur ajoutée, le chiffre d’affaires, le foncier bâti, les salaires, le financement de l’apprentissage, la contribution sociale de solidarité des sociétés. Toutefois, notre pays est celui qui a vu ces impôts diminuer fortement depuis trois ans. Dans le cadre du plan de relance, une baisse de 10 Mds€ a divisé par deux la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et deux impôts fonciers, la cotisation foncière des entreprises et la taxe foncière sur les propriétés bâties. La part des impôts de production dans le PIB est passée de 4,4 % en 2020 à 3,8 % un an plus tard. Cela va se poursuivre avec la suppression de la CVAE étalée sur 2023 et 2024. Soit, un coup de pouce de quelque 8 Mds€. Attention à ne pas s’euphoriser. Notre pays part de bien loin. Au regard de la situation de nos voisins européens, les impôts de production français continuent d’apparaître comme une entrave au développement pour nos entreprises, un frein à leur compétitivité. En valeur absolue, les impôts de production hexagonaux pèsent près de 95 Mds€. De plus, et c’est un autre paramètre, le coût moyen de la main-d’œuvre en France était, en 2020, de 39,2 € par heure travaillée. Soit le 5e rang des plus élevés de l’Union européenne, dans laquelle la moyenne est de 28,2 €. La France se situe derrière le Luxembourg, le Danemark, la Suède, la Belgique, et devant l’Allemagne. Enfin, les cotisations sociales et charges représentent un tiers du coût du travail dans notre pays. Même si les évolutions vont dans un sens positif pour alléger la note, nos entreprises ont besoin d’urgence d’un choc fiscal d’ampleur. C’est une condition pour exister dans la compétition féroce de la mondialisation.