Olivier Gacquerre, maire de Béthune : «Vingt projets structurants voués à renforcer la cohésion sociale et le bien-être…

Il se définit comme «pragmatique» et met en exergue «la capacité de résilience» des Béthunoises et Béthunois en référence aux deux conflits mondiaux et aux crises économiques qui ont pleinement impacté le territoire au cours des siècles. Olivier Gacquerre se montre ainsi résolument optimiste face à l’avenir. Une philosophie qui se traduit dans le projet de ville ‘‘Béthune Smart City 2032’’, un plan tourné vers «la conduite du changement, une vision sur deux mandats du schéma d’aménagement urbain qui marque la fin d’un cycle» - après les premières actions inscrites sur les feuilles de route Cap 2020 et Béthune 2030, d’ores et déjà réalisées ou en cours -, «et donne de nouvelles perspectives».

Anticiper le monde de demain

Les bouleversements climatiques, économiques et environnementaux sont au coeur de la réflexion menée par les élus de Béthune. Des évolutions qui impactent le développement et la transition des territoires, comme l’explique Olivier Gacquerre : «D’ici 2100, près de 450 000 habitants des Hauts-de-France pourraient être concernés par la montée des eaux selon le Bureau de recherches géologiques et minières. Il risque d’y avoir des mouvements de population dans notre propre pays qu’il faut anticiper ! C’est aujourd’hui que cela se décide !»

’’Béthune Smart City 2032’’ s’appuie aussi sur le concept de "Ville du quart d’heure" lancé par Carlos Moreno, un scientifique franco-colombien, un modèle idéal où tous les services essentiels (se loger, se soigner, travailler, faire ses courses, etc.) sont à une distance d'un quart d'heure à pied ou à vélo. Sans oublier l'adossement aux réformes territoriales NOTRe et MAPTAM qui renforcent les compétences des intercommunalités et engendrent une reconfiguration de la carte intercommunale, ainsi que sur la prévention et la gestion des risques liés aux canicules, sécheresses ou pandémies.

Transition écologique et adaptation de l’aménagement urbain

Face aux grands défis mondiaux identifiés, le défi de la population, de la préservation des ressources, de la santé publique, de l’adaptation au réchauffement climatique, de la lutte contre la précarité et les fractures, et de l’attractivité, Olivier Gacquerre et ses adjoints ont actualisé la feuille de route Béthune 2030 autour de deux objectifs majeurs : le renforcement de la transition écologique de la ville et l’adaptation de l’aménagement urbain. «Nous devons anticiper ces bouleversements, proposer une vision systémique dans l’intérêt général et poser un cadre de travail, explique-t-il. Planter des arbres, par exemple, et arrêter de mettre du bitume partout. L’objectif est que Béthune soit une ville vivable et vivante, et de préserver nos ressources.»

Pour faire de Béthune une «ville collaborative, durable et innovante» pour reprendre le nom du projet de la Ville, deux axes stratégiques sont en ligne de mire : l’amélioration du cadre de vie et le développement économique autour de sept piliers : environnement, emploi, transport, consommation, culture, bien-être et solidarité. Mais concrètement ? «Nous avons identifié 20 projets structurants (ndlr : cf. la carte) voués à renforcer la cohésion sociale et le bien-être des habitants. La création de logements adaptés pour les seniors, par exemple, puisque la population pourrait augmenter de 10% sur les dix prochaines années (ndlr : 24 746 habitants en 2020), ce qui nécessitera 1 300 logements supplémentaires. Nous allons en construire 250 sur les trois prochaines années. La ville a également vocation à attirer les familles par le renforcement des liaisons avec la métropole Lilloise notamment, comme les classes moyennes.»

100 M€ d’ici 2032

Tourisme, patrimoine, commerce, espaces verts, infrastructures, mobilité… au cours des douze prochaines années, les huit  quartiers de Béthune seront engagés dans la voie portée par Olivier Gacquerre et le conseil municipal, «dans le respect de l’identité de chacun» tient-il à rappeler. Dès 2022, environ 12 M€ seront ainsi investis et 100 M€ d’ici 2032. Le planning doit être voté prochainement par les élus. Des programmes seront parallèlement portés par des investisseurs privés, comme la poursuite de l’aménagement du pôle Gare. A suivre…