Ocean veut être plus présentdans la région
Si Jacques Rivière a tenu à être présent à Nordbat, c’est que sa société mise beaucoup sur le BTP régional. Acteur majeur des solutions de géolocalisation pour les professions dites itinérantes, ce Parisien va devenir un familier de nos chantiers, dans un contexte économique qui ne le chagrine pas trop.
Créée en 2003 sur les fondations d’une société spécialisée dans la géolocalisation de flottes de taxis en région parisienne, Ocean a été ellemême reprise par Jacques Rivière en 2007, lui qui souhaitait combiner conseil et service au client avec les nouvelles technologies. Une restructuration de deux ans a débuté, consistant surtout à renforcer les équipes de R&D pour gérer, via une plateforme technologique robuste s’appuyant sur Soap, XML et le web, le suivi des déplacements de milliers de véhicules. Les solutions Ocean puis des systèmes “maison” ou ERP s’y sont ajoutés, éliminant les nouvelles saisies et faisant gagner beaucoup de temps aux gestionnaires. Deux data centers ont ouvert à Paris et Lyon depuis. Géo-Sécurité® et Ocean Géo-Missions® en 2009, puis une newsletter digitale en accompagnement de nouvelles améliorations technologiques en 2010, enfin un nouveau site internet, Jacques Rivière prend alors seul les commandes de la société grâce à deux fonds d’investissement – Philmore et Ed. de Rotschild Investment Partners – et des fonds propres de 2,9 M€. Ce qui en fait l’un des leaders du marché avec un CA 2011 de 9,2 M€ contre 5 M€ en 2007.
Un débouché encore neuf. “Voilà donc dix ans qu’Ocean ne cesse de progresser”, sourit cet ancien cadre d’IBM au niveau européen, qui admet bien volontiers ne pas être un expert, mais être plus que satisfait de l’impulsion donnée à son entreprise qui tourne son regard avec plus de détermination qu’avant vers le Nord-Pas-de-Calais. “Le parc 2011 d’Ocean, c’est 30 000 véhicules équipés, 1 700 clients, 55 collaborateurs et un taux d’usage hebdomadaire de 90%. Sur un marché assez particulier poursuit-il, puisque même quand l’activité baisse (ce qui est le cas dans une certaine mesure aujourd’hui), nous progressons car la géolocalisation industrielle est un débouché encore neuf chez nous, même si chaque jour il progresse. On cite souvent le chiffre de 35 millions de véhicules professionnels sur les routes européennes chaque jour, ajouté à 28,6 millions d’utilitaires, 6,2 millions de poids lourds et 700 000 cars et bus… J’ai de quoi être serein avec des connexions géolocalisations en vue de + 21%. Le cabinet d’études Bergh Insight prévoit un marché de 2 millions de véhicules suivis, passant à 5 vers 2015. Le taux d’équipement progressera selon lui de 6,9% à 17,6%. Et ne sont pas comptabilisés les véhicules légers.”
L’écoconduite, motivation première. Elle est citée en premier dans les raisons de s’équiper, mais il y a aussi la sécurité en général et le confort d’être guidé en permanence. C’est donc une démarche commune du chef d’entreprise et de son collaborateur, débouchant sur des gains de productivité très importants. Ocean a personnalisé tous ses services vers ce qu’il appelle un “écosystème” constitué par les professionnels du paysage, de la maintenance, de la livraison et la distribution et des équipes commerciales. Le BTP occupe aujourd’hui une place particulière dans l’activité. “Le second oeuvre du bâtiment est une cible privilégiée, explique Jacques Rivière, avec ses incessantes allées et venues en maintenance surtout, avec la traçabilité des interventions et le suivi par la clientèle, l’utilisation optimum des parcs de matériels. Tout cela va vers plus de rationalisation et de productivité. Le BTP représente plus de 50% de notre CA, nous sommes en 3e position sur ce marché qui ira s’amplifiant en particulier dans le Nord. Je pense que dans le passé nous n’avons pas assez axé nos efforts sur votre région, ce Nordbat est donc important. Nous fonctionnons avec un responsable dans chaque région. Ici c’est Eric Lemaire. Il porte le contact, assure la présence sur le terrain, c’est un relais actif !”
D’autres arguments, puis un petit bémol… “J’ai choisi la qualité pour me démarquer de la concurrence, poursuitil. Nous faisons beaucoup de choses nous-mêmes. La maîtrise technologique avec 20 ingénieurs maison, nos propres produits que nous pérennisons, la personnalisation selon les activités et l’accompagnement du client qui concerne les installations chez lui et le SAV grâce à trois permanents. Et aussi un suivi commercial, juridique et même social. C’est ce qui a parfaitement fonctionné avec le BTP dont nous sommes partenaires permanents, avec la FFB et les fédérations régionales. D’ailleurs, nous serons à Perpignan pour le prochain congrès de la FFB.” Cela dit, Jacques Rivière ne verse pas dans l’optimisme béat : “Le début d’année est bon sauf au niveau de la tarification. Nos clients sont logés à la même enseigne. L’environnement concurrentiel est fort, il est surtout le fait d’une promotion par le tarif plutôt que le service. Là aussi, je prends le contrepied. Moi, je joue d’abord la carte de la qualité dans le service.”