Nucléaire : une filière en quête de talents et de mixité

Comme de nombreux secteurs industriels, le nucléaire recrute. Pour sensibiliser les jeunes aux métiers de la filière, EDF et différents partenaires ont invité des lycéens, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle au CETIC de Chalon-sur-Saône. Cette rencontre a également mis l’accent sur la place des femmes dans ces métiers en donnant la parole à plusieurs d’entre elles.

 Plusieurs femmes avec des postes à différentes responsabilités dans le nucléaire ont présenté leurs parcours professionnels. (© Grand Chalon)
Plusieurs femmes avec des postes à différentes responsabilités dans le nucléaire ont présenté leurs parcours professionnels. (© Grand Chalon)

« En 2025, par exemple, on va recruter 850 personnes sur la région dans tous nos départements » a précisé Carmen Munoz Dormoy, directrice de l'action régionale d'EDF Bourgogne-Franche-Comté. Au CETIC, centre de formation sur le nucléaire, une trentaine d’élèves du lycée Niepce-Balleure de Chalon-sur-Saône ont découvert les métiers du nucléaire et les opportunités que la filière offre à l’avenir.

La Saône-et-Loire porte une forte identité industrielle en général, métallurgique et nucléaire en particulier avec en chef de file Framatome. « EDF, exploitant des centrales nucléaires françaises et chargé de construire six nouveaux réacteurs nucléaires, se retrouve confronté à un besoin de recrutement très important ». Au total, 10 000 personnes par an seront recrutées au cours des dix prochaines années au sein de la filière nucléaire.

Femmes et industrie : briser les stéréotypes

À côté des lycéens, les rencontres organisées par EDF s’adressaient également à des jeunes femmes en reconversion professionnelle. « On s'intéresse à tous les profils » a insisté Carmen Munoz-Dormoy. Pour mettre l’accent sur la place des femmes dans la filière nucléaire, les échanges ont été l’occasion de lancer WIN, Women In Nuclear, en Bourgogne-Franche-Comté, qui promeut la place des femmes dans ces métiers. « Aujourd'hui, la filière nucléaire, c'est entre 20 et 24% de femmes dans l'ensemble des métiers scientifiques et techniques, on est aussi à moins de 30% dans l'industrie en général » a précisé Emmanuelle Galichet, présidente de WIN France venue pour l’occasion.

Encore trop peu de jeunes filles s’orientent ainsi vers les carrières scientifiques et technologiques qui restent l’apanage des hommes. Plusieurs femmes travaillant dans les métiers du nucléaire ont témoigné de leurs parcours et de leurs missions afin de donner à voir comment les femmes peuvent s’épanouir dans le nucléaire que ce soit dans la production d’énergie ou la défense à travers le CEA Valduc. Elles ont ainsi montré les passerelles possibles entre les métiers. « J'ai commencé avec une école d'art et je suis tombée dans l'industrie de la plasturgie où je développais des produits plastiques. Et puis au fil des ans, j'ai regardé un petit peu ce qui se passait à droite à gauche et de fil en aiguille, je suis arrivée dans le nucléaire » a par exemple souligné Andréa Burtin, ingénieure d’affaires chez ABMI.

Nucléaire : des opportunités pour toutes et tous

Les intervenantes présentes ont également mis l’accent sur l’avenir qu’offre la filière, véritable fleuron français. « Ce qui produit de l'électricité, de l'énergie décarbonée, c'est le nucléaire et les énergies renouvelable, donc éolien, photovoltaïque, hydraulique. Mais l'avantage énorme du nucléaire, c'est d'être une production avec une production d'énergie très dense et en plus pilotable. Dans le nucléaire, on contribue à sauver la planète » a notamment mentionné Carmen Munoz-Dormoy.

Enfin, les acteurs présents ont évoqué les nombreuses innovations qui ponctuent le quotidien du secteur. En mettant en lumière des parcours inspirants et les opportunités offertes par la filière, cette rencontre a souligné l’importance d’une mixité accrue pour répondre aux défis énergétiques de demain.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert