Doullens

Nouvelle vie pour le réseau de chaleur

Initié en 2017, le projet de réseau de chaleur de Doullens s’apprête à entrer dans une nouvelle phase avec le lancement des travaux le 22 juillet prochain. Long de 6,5 km, le réseau desservira 40 sites. Ces derniers seront chauffés par une chaudière biomasse alimentée par des anas de lin.

La mairie de Doullens a été très active sur ce projet de réseau de chaleur. (c) Aletheia Press / D. La Phung
La mairie de Doullens a été très active sur ce projet de réseau de chaleur. (c) Aletheia Press / D. La Phung

En 2017, la commune de Doullens faisait le choix de transférer sa compétence « réseau de chaleur » à Territoire d’énergie Somme (ex-FDE80). Après six années consacrées aux travaux préparatoires, le chantier du réseau de chaleur sera finalement lancé le 22 juillet prochain. « Nous avons fait le choix de prendre le temps d’étudier toutes les solutions afin de sélectionner la plus efficace et la plus cohérente. Cela peut paraître long, mais c’est globalement le laps de temps nécessaire à la mise en place de ce type de projet », explique Agnès Lenne, chargée de mission Réseaux de chaleur et Énergies renouvelables au sein de Territoire d’énergie Somme.

Les premières tranchées seront creusées à proximité du cœur de ville qui, lui, n’est pas concerné par le projet. « Nous avons fait le choix d’épargner le centre-ville et de débuter le chantier pendant la période estivale par la zone la plus proche de celui-ci pour impacter le moins possible l’activité des commerçants », indique Christelle Hiver, maire de Doullens.

Un projet ambitieux

Long de 6,5 km, le réseau de chaleur de Doullens est actuellement le plus gros projet porté par Territoire d’énergie Somme. Ce dernier desservira 40 sites comme l’hôpital, le CCAS, la mairie, le collège et le lycée public, l’EHPAD, le cinéma ou encore le centre aquatique. « Les abonnés seront alimentés en chauffage et en eau chaude sanitaire par des chaudières biomasses approvisionnées par 3 000 tonnes d’anas de lin par an », détaille Agnès Lenne. Ces combustibles seront fournis par les coopératives Calira et Opalin installées à proximité. « Pour une question d’équilibre du mix énergétique, nous n’avons pas souhaité aller vers des plaquettes de bois. Les anas de lin ont d’autant plus de sens ici que cela offre la possibilité à deux acteurs du territoire de diversifier leurs débouchés », ajoute-t-elle.

La chaufferie centrale abritera 3 chaudières à anas de lin et une chaudière gaz en secours et en appoint. (c) TE80

Avec 12,5 GWh de chaleur produite par an, le réseau permettra d’alimenter l’équivalent de 1 250 logements, mais aussi de réaliser entre 5 et 10% d’économies. « La volatilité des coûts de l’énergie rend les projections difficiles, mais le réseau garantit la stabilité des prix. En outre, on parle ici de production d’énergie verte, ce qui est primordial au vu des enjeux environnementaux » pointe Christelle Hiver qui a suivi le projet dès l’origine.

Des extensions déjà programmées

Le réseau de chaleur a nécessité un investissement global de 14 millions d’euros. La moitié de ce coût est supporté par l’État (Fonds chaleur), l’Europe et la Région (FEDER). Les sept millions d’euros restants sont pris en charge par Territoire d’énergie 80. Après une année de travaux, la chaufferie centrale devrait être mise en service en octobre 2025.

Une phase opérationnelle qui ne sera pas l’étape finale de cet ambitieux projet, puisque la collectivité et Territoire d’énergie 80 préparent déjà l’avenir. « Nous avons pensé à des extensions possibles pour raccorder la poste, par exemple, mais aussi, le futur équipement touristique et culturel qui sera érigé sur l’actuelle friche Montalembert », confie Christelle Hiver.