Nouvelle résidence : Chalon peaufine sa politique senior
Chalon-sur-Saône développe une politique ambitieuse pour maintenir les seniors en ville. Un appel à projet concerne une nouvelle résidence pour le troisième âge, à édifier sur un vaste terrain urbanisable.
Le maire de Chalon-sur-Saône, le Républicain Gilles Platret, connaît les chiffres sur le bout des doigts. « Aujourd’hui, 38 % des Chalonnais ont plus de 60 ans, et 17 % plus de 75 ans. Nous devons anticiper la poursuite de ce vieillissement, et renforcer notre politique en matière de logement adapté. Il y a là un vrai sujet », estime-t-il. Dernier chapitre en date de la politique conduite, une résidence senior doit naître sur un terrain de plus de 2700 mètres carrés que la municipalité met à prix à 350 000 euros. « Nous avons lancé cet appel à projet, ouvert à tout le monde, investisseurs privés ou bailleurs sociaux, il y a trois semaines, nous attendons les premières propositions », précise l’édile. Le terrain à urbaniser se situe à proximité des serres municipales, à l’angle de la rue Général-Giraud et de la rue Gaillard, proche également des commerces du quartier Saint-Jean-des-Vignes.
Un moratoire sur les logements sociaux, une exception pour les résidences seniors
La nature exacte de la résidence à créer n’est pas définie à ce stade. Seul impératif, la municipalité entend disposer d’un bâtiment économe en énergie, voire « autonome ». L’établissement, lui, pourra être une résidence privée, ou à caractère social. En matière de troisième âge, Gilles Platret est prêt à contrevenir au moratoire qu’il impose sur le logement social. « En 2014, Chalon avait 37 % de son parc locatif à caractère social, ce qui est très au-dessus des exigences de la loi. J’ai donc annoncé un moratoire sur les constructions de logements sociaux lors de mon premier mandat, que je poursuis pendant le second. Nous faisons cependant une exception pour les logements à destination du troisième âge », décrit-il. Car l’industrieuse Chalon abrite de nombreuses familles ouvrières, comptant notamment d’anciens salariés de Kodak, principal employeur privé de la ville jusqu’à sa fermeture, en 2005. Il s’agit de maintenir en ville ces familles dont les ressources sont limitées. « La précarité touche fortement les seniors. Nous développons une politique active à leur endroit. Nous avons, par exemple, construit, avec l’OPAC, un foyer logement accessible dans le quartier des Aubépins. Il comporte 56 logements adaptés à loyer modéré. Parallèlement, nous travaillons au maintien à domicile, en partenariat avec la mutualité de Saône-et-Loire. Nous serons en mesure de proposer, dès l’année prochaine, des conventions pour l’adaptation de logements du secteur privé aux problématiques du vieillissement, ceci afin d’éviter la perte d’autonomie et donc de favoriser le maintien à domicile », annonce le maire. De quoi justifier le titre de « ville senior accueillante ».
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel