Nouvel An: le préfet met en garde les parents des jeunes interpellés à Strasbourg
Le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski, a fait parvenir un courrier aux parents des jeunes interpellés lors des violences urbaines survenues à Strasbourg la semaine passée pour leur rappeler leurs obligations parentales et les informer...
Le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski, a fait parvenir un courrier aux parents des jeunes interpellés lors des violences urbaines survenues à Strasbourg la semaine passée pour leur rappeler leurs obligations parentales et les informer d'éventuelles sanctions, a-t-il annoncé mardi à l'AFP.
"Il y a eu 70 à 80 interpellations sur l'Eurométropole, un chiffre important sur une semaine", relève M. Witkowski.
Beaucoup d'interpellations ont eu lieu le soir du Nouvel an, mais les soirées précédentes ont aussi été le théâtre de multiples incidents, voitures brûlées ou tirs de mortiers, des événements fréquents dans la capitale alsacienne le soir du réveillon.
"Au regard de la gravité des faits en cause, je m'interroge sur votre capacité à remplir vos obligations parentales de manière satisfaisante", a écrit le préfet aux parents des mineurs interpellés. "J'appelle votre attention sur le fait que les agissements de votre enfant mineur sont susceptibles d'engager votre responsabilité."
Les parents étrangers des mineurs fautifs ont été convoqués pour un rendez-vous en préfecture. S'ils ne s'y rendent pas ou ne présentent pas d'éléments concluants, "j'envisage de procéder au réexamen de votre droit au séjour sur le territoire national", insiste M. Witkowski.
Les parents français sont quant à eux invités dans un premier temps à solliciter l'aide des services sociaux en cas de difficultés éducatives, avant là aussi d'éventuelles sanctions.
"Je compte sur votre engagement pour que ces agissements ne se reproduisent plus à l'avenir, dans l'intérêt même de votre enfant, comme de celui de nos concitoyens", écrit encore M. Witkowski aux parents.
Le préfet rappelle aussi l'arrêté interdisant la présence sur la voie publique aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés pour la soirée du 31 décembre.
"Ces actes de délinquance méritent un traitement approprié. Les fautifs sont déférés devant les magistrats mais à notre niveau on réfléchit à comment prévenir ces actes", explique encore à l'AFP M. Witkowski.
"Il y a des mineurs dans la rue le soir à 23h00, avec des bouteilles incendiaires, des mortiers d'artifice... Les parents ne peuvent ignorer la chose. J'ai donc souhaité les interpeller vivement: que fait votre fils dans la rue ?"
"On a affaire à des délinquants d'habitude, qui brûlent des voitures pour s'amuser et faire la fête: il faut qu'on réfléchisse tous ensemble pour tenter d'arriver à juguler un tel phénomène, essayer de faire bouger les lignes", souligne-t-il encore.
Le préfet rappelle qu'il a dû envoyer chaque soir "des moyens de police importants, à une période où on est concentrés sur d'autres questions, le marché de Noël par exemple. Et on fait prendre des risques très importants aux forces de l'ordre ainsi que des risques importants aux riverains qui n'ont rien demandé."
Dans ses postes précédents, dans l'Hérault ou en Seine-Saint-Denis, M. Witkowski dit avoir déjà traité des épisodes de violences, "mais je n'ai pas connu une ampleur systémique comme celle-ci", relève-t-il.
"Pensez aussi à l'image que renvoie Strasbourg: on passe des marchés de Noël, festifs, à deux jours plus tard des émeutes, des policiers casqués, etc..."
La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV) a aussi regretté les incidents de la soirée du Nouvel An: "Les troubles qui persistent à chaque soirée de la Saint-Sylvestre continuent de nous interpeller. Malgré les mesures préventives mises en œuvre par les collectivités comme par l'État, certains continuent de semer le trouble, notamment par l'incendie de véhicules, ou d'affronter les forces de l'ordre et les pompiers. Ces violences sont inacceptables", avait-elle déclaré dans un communiqué la semaine passée.
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