Nouveau site en création près d’Avesnes-sur-Helpe

En octobre, sur 12.000 m2, le groupe basé à Guise, dans l’Aisne, doit ouvrir un magasin, un atelier et un parc qui remplaceront et agrandiront l’actuel site d’Aulnoye-Aymeries.

La photo de famille qui figurait sur la brochure du dernier salon régional organisé par le groupe David (photo prêtée par le groupe)
La photo de famille qui figurait sur la brochure du dernier salon régional organisé par le groupe David (photo prêtée par le groupe)

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A Haut-Lieu, en bordure d’Avesnes-sur-Helpe : le site du chantier de construction d’un magasin, d’un atelier et d’un parc d’exposition.

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A Guise, au siège : Sarah Doyen, Jean-François David et Benoit David (à droite).

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La photo de famille qui figurait sur la brochure du dernier salon régional organisé par le groupe David (photo du groupe).

L’actualité du groupe David est à Haut-Lieu, près d’Avesnes-sur-Helpe. A la fin de l’hiver dernier, sur un terrain privé de 12 000 m2, au bord de la D962, le groupe a engagé la construction d’une nouvelle concession de matériels agricoles. «Il y aura un parc d’exposition, un atelier et un magasin destinés aux professionnels et aux particuliers, explique Benoit David, le PDG. Ce sera comme à Guise, notre siège dans l’Aisne, mais en plus petit. L’ouverture est prévue début octobre.»

L’opération permettra, précise-t-il, de transférer l’activité et le personnel actuellement à Aulnoye-Aymeries (neuf personnes) et de créer cinq postes, sans doute dès l’année 2017. L’investissement est d’environ 1,3 million.

 

Pas facile de s’implanter. M. David précise qu’il n’a pas été facile de trouver un terrain qui réponde aux besoins. Il fallait qu’il soit dans un endroit passant, accessible et, bien sûr, qu’il soit autorisé à la construction. Ses démarches l’ont amené à contacter les collectivités locales, dont l’Intercommunalité, le Département, ainsi que les services de l’Etat : «Ça nous a pris deux ans.» Finalement, le groupe a fait affaire avec un propriétaire privé et a pu engager son projet.   

Ce chantier correspond à une stratégie de rénovation des différents sites du groupe amorcée dans la foulée du centenaire célébrée en 2010 (voir historique). «Maintenant, on va faire une pause», ajoute-t-il.

 

Des clients agriculteurs qui souffrent. Une question se pose : investir alors que les agriculteurs vont mal, est-ce prudent ? «Notre marché est un marché de renouvellement et c’est vrai qu’il est touché», reconnaît Benoit David.

Centenaire, le groupe David a suivi les évolutions de l’agriculture française et mondiale. D’un côté, il y a eu mécanisation, agrandissement des exploitations, baisse des effectifs dans l’agriculture, productivité exigée par les filières agroalimentaires industrialisées, besoins de sécurité et de confort dans le travail… Mais, de l’autre, la situation économique et sociale des agriculteurs conventionnels s’est dégradée. L’actualité le constate tous les jours : prix bas imposés par les industriels ; endettement croissant lié aux coûts induits par les remises aux normes et investissements obligatoires, et à l’ absence de ressources suffisantes provenant du travail agricole proprement dit ; risque permanent (vérifié cette année) de mauvaises récoltes en raison des conditions météorologiques…

 

Une activité de négoce. Ces difficultés chroniques, le groupe David les constate et les ressent, d’autant que 90% de ses ventes se font avec des agriculteurs, en direct. Des agriculteurs qu’il connaît bien puisque 80% du chiffre d’affaires se fait localement. «Les 20% qui restent, précise Benoit David, se font avec la Belgique, la France et plus loin parfois, essentiellement grâce au marché de l’occasion.»

Quant aux autres clients, les 10% qui ne sont pas agriculteurs, ce sont des particuliers, des collectivités locales, des entreprises spécialisées, des centres équestres… Des personnes et structures qui ont donc des espaces verts à entretenir.

«Notre métier, résume-t-il, c’est bien sûr la vente de matériels agricoles, mais il faut y ajouter la motoculture, l’équipement pour les espaces verts, les pièces et accessoires, le libre-service, avec vêtements et jouets, sans oublier le SAV et les réparations en ateliers.»

Des contrats de concession et de distribution constituent les supports de cette activité d’achat et de revente. Le groupe David travaille avec environ une trentaine de marques connues du machinisme agricole mondial. Il a d’ailleurs, c’est à noter, son salon régional, qui a lieu tous les deux ans. Le dernier, le 6e, s’est déroulé à Guise durant trois jours, à la fin du mois de mai 2016.

 

Un groupe de 125 personnes. Aujourd’hui, le groupe est implanté dans l’Aisne (5 sites) ; dans le Nord (2 sites) et dans les Ardennes (2). Il comprend aujourd’hui deux sociétés : David (Aisne et Nord) et Cheret (Ardennes). L’ensemble représente 125 personnes.

 

ENCADRE

Cinq générations depuis 1910

 

En 1910, la France était encore très rurale et l’agriculture, à taille humaine. Deux guerres mondiales plus tard, sous l’influence du modèle américain (dont la diffusion a été accélérée à la faveur du plan Marshall), l’agriculture est devenue productiviste, libérale et mondialisée et la France est entrée dans l’ère de la consommation de masse avec l’apparition d’une civilisation urbaine qui a pris le pas sur la société rurale en lui imposant son rythme.

Cette transformation radicale, la famille David et ses cinq générations successives l’ont donc vécue de très près. Forcément.

L’histoire familiale a commencé juste avant le premier conflit mondial avec Léon David. En 1910, il s’est installé à Iron, près de Guise, dans le nord de l’Aisne. C’est le berceau du groupe. Léon était maréchal-ferrant, forgeron, mécanicien. Vers 1930, son fils Raymond, qui a repris l’affaire, voit arriver le premier tracteur, un événement rare à l’époque. Cette deuxième génération va développer l’activité et lui donner son visage actuel. Au cours des années 60, l’entreprise s’installe dans le centre de Guise.

François et Alain, les deux fils de Raymond, vont prendre le relais et donner le coup d’envoi d’une série de reprises amorçant une croissance qui devient également géographique. En 1973, ils rachètent les Ets Colau, à Aulnoye-Aymeries. En 1984, les Ets David vont s’installer à la périphérie de Guise, là où s’est créée une zone d’activité. Le siège social du groupe est là, officialisé en 2004.

En 1986, la quatrième génération arrive avec Benoit David, l’actuel PDG, 53 ans, et son épouse Laurence. Sa sœur Christine et son mari, Eric Lambelin, sont également de l’aventure. D’autres acquisitions sont faites à Saint-Quentin et Ribemont (société GBR), un site est ouvert à Laon en 1988, une succursale est inaugurée à Bertry (dans le Cambrésis) en 2003. Un site est repris en 2009 à Seboncourt (02). Les dernières implantations se sont faites dans les Ardennes (Sault-les-Rethel et Vouziers). A Soissons, de nouveaux bâtiments ont été ouverts en 2015.

Et la cinquième génération ? Elle est déjà là, incarnée par Sarah Doyen, la fille de Christine et Eric, et son mari Guillaume, ainsi que par Jean-François David, le fils de Benoit. L’aventure familiale est donc loin d’être terminée.