"Nous sommes la banque des transitions"
Engagé dans les mutations économiques, sociétales, écologiques ou encore environnementales, le Crédit agricole Nord de France achève l'année 2019 avec des "comptes solides et résilients". Le premier investisseur privé en Nord - Pas-de-Calais maintient son ancrage régional.
Alors que les marchés financiers ont affiché des performances 2019 exceptionnelles, avec toutefois une réalité économique jalonnée de complexités – Brexit, tensions commerciales, croissance molle –, Christian Valette, directeur général du Crédit agricole mutuel Nord de France, revient sur le contexte national. “Les taux restent bas, voire négatifs pour les durées les plus courtes et la Banque centrale a confirmé qu’ils le resteront durant plusieurs années. Cela exerce différentes pressions et les épargnants ne savent plus où investir. Nous devons donc redoubler de conseils. Quant à la réglementation prônée par le Conseil de stabilité financière (CSF) qui demande aux banques de limiter la production de crédits immobiliers en respectant le taux d’effort de 33%, ainsi que de ne pas dépasser des durées au-delà de 25 ans, nous le comprenons, mais cela pourrait écarter certains citoyens de la propriété immobilière.” C’est donc dans ce contexte mouvant que la banque régionale de coopération mutualiste – 40% des clients sont sociétaires de la caisse régionale – continue de s’adapter, tant au niveau de ses clients que de ses collaborateurs.
“Nous finançons un habitat sur quatre“
Des entreprises qui investissent
Avec une collecte globale à 30,1 Mds€ (+5,5%) et des encours de crédits à 24,6 Mds€ (+4,3%), le Crédit agricole Nord de France affiche une “année 2019 solide et une belle dynamique dans l’habitat” détaille le directeur général, avec des parts de marché encours crédit habitat à 25,4% en novembre 2019 (soit 15,4 Mds€, +6%). “Nous finançons un habitat sur quatre“, rappelle-t-il. Côté entreprises, le contexte reste dynamique, la trésorerie s’améliore puisque près de 2,3 Mds€ de nouveaux crédits ont été réalisés en 2019 (+20%), et pour un montant global d’encours de crédits à 4,7 Mds€ à raison de 408 M€ pour les professionnels, 652 M€ pour les entreprises coopératives, 339 M€ pour les agriculteurs, 178 M€ pour les collectivités publiques et le reste à destination des particuliers. À travers ses différents pôles (bancassurance, capital investissement régional, presse, immobilier gestion et immobilier), le Crédit agricole Nord de France affiche un résultat net consolidé de 133,8 M€, en hausse de 8,7 M€ par rapport à 2018. D’ailleurs, 80% de la valeur créée en 2019 par la banque est réinvestie dans le Nord et le Pas-de-Calais, que ce soit par l’accompagnement de l’agriculture – 350 M€ de production de crédits, 175 installations et 7 projets de méthanisation financés – ou le soutien de start-up au Village by CA qui compte aujourd’hui 48 entreprises pour 269 emplois créés et 7,6 M€ levés. “Nous allons davantage manifester notre accompagnement aux agriculteurs. Les Hauts-de-France restent un territoire très dynamique, mais il reste des progrès à faire“, avance Bernard Pacory, président du Crédit agricole mutuel Nord de France. Et de citer les belles réussites comme InnovaFeed, Sencrop ou encore Karnott, sans compter les jeunes pousses du secteur des protéines végétales.
Cap sur l’immobilier
“Nous voulons faire des métiers de l’agence immobilière notre troisième métier“, a annoncé Bernard Pacory. La filiale Square Habitat, soumise à des difficultés il y a quelques années, a été restructurée il y a deux ans. Aujourd’hui, elle dégage une rentabilité d’1,4 M€ pour 500 salariés, 70 agences et près de 2,6 Mds€ de crédit habitat distribués (soit le financement de près d’un achat sur quatre). C’est par exemple le cas du siège de Booking.com, du Village by CA ou de la résidence seniors Les Nouvelles Sylphides à Tourcoing.
Quant à une éventuelle fusion entre la caisse Nord de France et celle de Brie-Picardie, la question n’est toujours pas d’actualité pour le président – “Pour l’instant, cela n’a pas de sens de fusionner” –, rejoint par Christian Valette : “Ce serait écorcher une de nos valeurs : la proximité.“