«Nous sommes entrés dans une nouvelle normalité»

Les Tablettes Lorraines : L’Unimev (Union française des métiers de l’événement) et Leads, association regroupant les professionnels du design de stand et de l’événementiel, viennent de se rapprocher début avril. Pourquoi ce rapprochement ?

Béatrice Cuif-Mathieu : La crise sanitaire a mis en lumière le besoin de l’ensemble des acteurs de la filière événementielle professionnelle de se rassembler et de se fédérer. C’est la force du collectif qui permettra de continuer le développement de l’industrie des rencontres professionnelles. Seul, on va plus vite mais ensemble, on est plus fort.

D’autres rapprochements sont-ils déjà programmés ?

Ce rapprochement avec Leads est une première étape. D’autres rapprochements sont en cours de finalisation avec d’autres structures du secteur. Les négociations sont conduites dans le même état d’esprit d’unité et se regroupent au service des professionnels de l’événementiel tout en préservant les particularités et expertises de chaque association.

L’an passé à l’occasion du congrès national de l’Unimev, See you there, à Nancy, un club «Ev&Terr» a été lancé regroupant les professionnels du secteur, les élus territoriaux et les parlementaires, quel est son objectif ?

Ce club fonctionne comme un think tank. C’est un espace de dialogue pour faire perdurer les liens tissés à l’occasion de la crise sanitaire entre les professionnels et les élus. Une première rencontre s’est déroulée au salon des maires l’automne dernier, une prochaine est programmée pendant le salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget le 22 juin pour montrer l’importance de ce type de manifestation emblématique d’une filière économique. Professionnels et élus territoriaux se nourrissent mutuellement.

Comment se porte l’activité dans l’agglomération nancéienne ?

À Destination Nancy, nous avons 26 congrès programmés dont sept événements qui ont une dimension internationale. L’an passé, nous en avions plus d’une trentaine du fait de l’effet rattrapage post Covid. Nos autoproductions comme l’actuelle Foire Expo de Nancy (jusqu’au 4 juin) ou les salons Habitat Déco, Métiers d’art et Antiquaires (programmés du 15 au 19 février 2024) viennent compléter notre offre. Le carnet de commandes affiche une bonne visibilité. L’activité a bien repris grâce à la mise en place de modèles adaptés.

Quels sont aujourd’hui ces nouveaux modèles ?

2023 est la première année sans contrainte sanitaire ! C’est une nouvelle normalité qui s’installe au fil des événements. D’après une étude de France Congrès, 95 % des événements sont plébiscités en présentiel et les événements virtuels enregistrent une baisse de 80 %. L’événement physique permet de fidéliser et de fédérer. Cette année sera riche en enseignement pour mettre en œuvre des événements adaptés aux attentes sociétales. La RSE, le développement durable sont des leviers que nous avons actionnés depuis longtemps à Destination Nancy. Nous sommes l’une des premières structures à avoir été labellisée «Destination innovante durable» par le réseau France Congrès & Événements.

Une reprise d’activité certaine, sur fond de difficultés de recrutements dans le secteur. Comment pallier la problématique ?

Le redémarrage s’est déroulé avec près de 30 % d’effectif en moins. L’attractivité de nos métiers doit être renforcée et il faut faire évoluer les formations aux besoins des entreprises de la filière. Nous abattons la carte de l’apprentissage et de l’alternance avec en local des partenariats avec le lycée Stanislas ou encore l’école Tunon, il faut encore favoriser ce recours à l’apprentissage.

Le complexe Nancy Thermal vient d’ouvrir, est-ce un atout en termes d’attractivité ?
Il entre dans la nouvelle image de destination Bien-Être engagée par la Métropole du Grand Nancy et de la ville de Nancy. L’intérêt est de surfer sur ce complexe en mixant tourisme d’affaires et tourisme grand public. Il va permettre de créer de véritable parcours événementiel d’un nouveau genre.

«L’attractivité de nos métiers doit être renforcée et il faut faire évoluer les formations aux besoins des entreprises de la filière.»