Cambrai Charpente à Paillencourt

«Nous avons investi dans de nouvelles machines afin de renforcer la productivité»

Une vingtaine de charpentes sortent chaque jour de l’usine de Cambrai Charpente, à Paillencourt. Fondée il y a 150 ans, l’entreprise familiale est aujourd’hui dirigée par le représentant de la 6ème génération. Rencontre avec Hélène Lansiaux, directrice générale de Cambrai Charpente.

Hélène Lansiaux, directrice générale de Cambrai Charpente.
Hélène Lansiaux, directrice générale de Cambrai Charpente.
A l’étroit à Paillencourt, la société Cambrai Charpente devrait déménager dans les prochains mois sur le parc Hordain Hainaut.

L’histoire de l’entreprise cambrésienne démarre en 1872. Charpentier de marine, Alexandre Clavier se lance dans la fabrication de péniches en bois sous l’enseigne Clavier Frères, située dans la commune de Thun-l'Évêque. Avec la démocratisation des péniches en métal, ses descendants se tournent vers la charpente traditionnelle et l’entreprise est rebaptisée Cambrai Charpente. Installée depuis 1972 à Paillencourt, dans son bâtiment actuel, elle est dirigée depuis 2014 par la 6ème génération de charpentiers en la personne de Sylvain Clavier, après 15 années passées aux côtés de son père, Patrick.

A ce jour, Cambrai Charpente emploie une quarantaine de salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 15 millions €.

Une croissance de 20% en 2022

Présente sur les Hauts-de-France, ainsi qu’en région parisienne, dans les Ardennes et en Normandie, la société réalise chaque jour une vingtaine de charpentes traditionnelles et industrielles en sous-traitance des constructeurs et promoteurs. De la conception en bureau d’études à la fabrication, en passant par la livraison et la pose, toutes les étapes des projets de ses clients sont maitrisées en interne puisque Cambrai Charpente est désormais le fer de lance d’un groupe regroupant tous les métiers indispensables à son fonctionnement. «L’entreprise réalise un chiffre d’affaires annuel de 15 millions €, soit une croissance de 20% en 2022, pour 26 millions € sur le groupe» précise Sylvain Clavier.

Malgré la forte croissance des tarifs du bois depuis plusieurs mois, l’entreprise Cambrésienne continue d’écrire son histoire dans la sérénité, entre tradition et modernité.

Et quand on lui demande comment l’entreprise familiale a su et continue de pérenniser son savoir-faire et son activité, plus de 150 ans après sa création, il répond sans équivoque. «Grâce au travail, il n’y a que ça ! C’est ce que m’a appris mon père et lui avait appris mon grand-père auparavant. Chacun à sa méthode de travail dans notre métier, aucune n’est meilleure qu’une autre, mais il faut surtout que les produits correspondent aux attentes du clients». Et Hélène Lansiaux, directrice générale de Cambrai Charpente, d’ajouter : «Au cours des 5 dernières années, nous avons investi dans de nouvelles machines dédiées à la fabrication de charpentes traditionnelles afin de renforcer la productivité. En parallèle de notre savoir-faire, cela nous permet de proposer des délais de livraisons plus courts que nos concurrents»

Un déménagement en ligne de mire

À ce jour, Cambrai Charpente emploie une quarantaine de salariés auxquels il faut ajouter les travailleurs intérimaires en fonction de l’activité. «Le recrutement est une vraie problématique» explique Hélène Lansiaux, «nous avons du turnover et c’est difficile de recruter sur un métier qui demande ce savoir-faire spécifique»

Quoi qu’il en soit et bien que les tarifs du bois soient en forte croissance depuis plusieurs mois, l’entreprise continue d’écrire son histoire dans la sérénité, entre tradition et modernité. «La prochaine étape sera un déménagement sur un site plus grand, nous sommes ici un peu à l’étroit, j’ai notamment un terrain en vue à Hordain pour lequel des discussions sont en cours» concède Sylvain Clavier. «Et l’avenir passera aussi par la production de murs et de maisons à ossatures en bois… nous avons le savoir-faire, même si nous en faisons peu, mais à l’avenir on va nous demander de fabriquer des logements plus écologiques». Et c’est tant mieux !