Notting Hill : l'arôme du succès
Treize ans après l'ouverture du premier Notting Hill Coffee dans le Vieux-Lille, l'enseigne 100% lilloise a marqué son empreinte dans la capitale des Flandres et tente aujourd'hui un nouveau pari : développer des franchises indépendantes. Un modèle qui semble pour le moment porter ses fruits à l'échelle régionale...
Cinq salons dans le centre de Lille ne suffisent toujours pas à Serge Assama, créateur de Notting Hill, qui promet l’ouverture d’une sixième boutique − “la cerise sur le gâteau” − d’ici la fin de l’année. Sous l’impulsion de Lille 2004, l’entreprise a connu un véritable succès auprès des touristes. Mieux encore, elle s’est, au fil des années, imposée dans le quotidien des Lillois, devenus accrocs à la formule muffin-café. L”entrepreneur nous explique le succès de son commerce : “Nous avons réadapté la manière de consommer le café en apportant une touche anglo-saxonne. Prendre un café à 1€40 ne doit plus être mal vu. Le but est d’offrir à chacun un moment de vie chaleureux au salon.” Le nom ? “j’ai toujours aimé le quartier de Notting Hill, notamment pour son carnaval carribéen où les différentes cultures se mélangent .” D’où ce déclic : “Je me suis dit, c’est ça que je suis et que j’ai envie de faire : rassembler les gens de tout horizon autour d’un café et faire de ce salon un lieu de rencontre”, raconte le fondateur. Le choix de la franchise. Si le concept développé par Serge Assama se porte à merveille, hors de question de se reposer sur ses lauriers : “Ce pays m’a tout donné, à moi de le lui rendre.” Le chef d’entreprise s’est donc lancé dans le développement de franchises indépendantes. La première a ouvert sur la zone industrielle de Marcq-en-Barœul en 2013 ; la seconde, à Arras en février dernier et la troisième est en cours à Valenciennes. Si, pour l’instant, le système fonctionne, c’est que “beaucoup de Français rêvent de créer leur propre entreprise, mais les grands acteurs sont déjà présents sur le marché, ce n’est pas évident. Les gens veulent un mix : créer leur entreprise en ayant une garantie car ils n’ont pas le droit à l’échec.” Dans ce sens, Notting Hill les sécurise : “Notre modèle permet à un indépendant d’être son propre patron, mais de partir sur un modèle économique qui a déjà fait ses preuves”, explique l’intéressé.
Quels avantages pour le franchisé ? L’entrepreneur, perfectionniste, réfute l’idée du risque qu’encourt un franchisé : “En tant qu’entrepreneur, on rencontre la difficulté au quotidien. Dès l’instant où on a un projet, et envie d’aller de l’avant, on est visionnaire, le hasard n’existe plus. Il faut avant tout avoir une bonne connaissance et une maîtrise de la ville.” Etre franchisé, c’est “bénéficier du savoir-faire, de la renommée de l’entreprise, d’un suivi constant, de formations régulières“, mais avant tout “gagner du temps et de l’argent en évitant tout le travail en amont” résume le Lillois. Côté financier, 5% du chiffre d’affaires du franchisé revient à Notting Hill. “Dans dix ans il y aura des nouveautés, il faut s’adapter au marché et cet argent sert aussi à la R&D de l’entreprise“, explique Serge Assama. Le profil du franchisé est sélectionné selon de nombreux critères : “être entrepreneur dans l’âme, l’avoir déjà prouvé par une expérience dans la restauration, être solide et surtout avoir bien bâti son projet“, car il est question d’un “véritable enjeu financier. Notre but c’est que le franchisé gagne avec nous“, rappelle le fondateur.
Virage national. Et international ? Deux grandes villes du sud jeunes et dynamiques, Montpellier et Toulouse correspondent parfaitement aux attentes de Notting Hill pour y implanter des franchises. Les candidats sont de plus en plus nombreux. Une condition est exigée : “Le franchisé sera originaire de son territoire. Il est important d’avoir des acteurs locaux qui ont du réseau et une bonne culture de leur région.” L’Afrique ? Le Congolais d’origine n’écarte pas l’hypothèse : “Une classe moyenne commence à émerger en Afrique, puis le café vient de là-bas. Il faudrait leur offrir ces beaux salons“.
Marie BOULLENGER