"Notre travail est le jeu"

Créée à Boulogne-sur-Mer par trois frères d’origine dunkerquoise, l’entreprise Gigamic, aujourd’hui installée au parc d’activités des Garennes à Wimereux, fête son vingtième-cinquième anniversaire. Editeur et distributeur de jeux, l’entreprise diffuse son épais catalogue dans plus de cinquante pays sur cinq continents : jeux de réflexion, de cartes, de stratégie, d’apéro ou d’ambiance, puzzles, casse-tête ou premiers jeux pour enfants...

Mathilde Spriet, responsable de la communication et du développement de Gigamic, a conçu son propre jeu.
Mathilde Spriet, responsable de la communication et du développement de Gigamic, a conçu son propre jeu.

 

D.R.

Mathilde Spriet, responsable de la communication et du développement de Gigamic, a conçu son propre jeu.

Stéphane, Jean-Christophe et Ludovic Gires ont créé Gigamic en 1991 à Boulogne, au pied des remparts, boulevard du Prince-Albert. Depuis, Ludovic a quitté l’entreprise qui s’est étendue à Wimereux, sur la zone d’activités légères des Garennes. “Nous nous sommes beaucoup développés, explique Mathilde Spriet, chargée de communication. Nous formons une équipe de plus de vingt salariés et notre chiffre d’affaires connaît régulièrement une progression à deux chiffres.

Curieusement, c’est le premier jeu de Gigamic qui reste sa plus belle réussite. Jeu de déduction décliné en trois versions en bois, “Quarto fa” été vendu à plus d’un million d’exemplaires. C’est le jeu le plus primé au monde. Ce jeu en bois rassemble à lui seul les valeurs portées par la société : la simplicité, l’esthétique et la rapidité. Pas d’argent ni d’électronique dans les boîtes éditées ou sélectionnées par cette entreprise qui est restée fidèle à ses valeurs de départ. “Nous avons plusieurs fois remporté l’As d’or, le prix français de référence décerné chaque année au Festival des jeux à Cannes par des jurys de professionnels du jeu, avec, notamment le jeu ‘Pique Plume’ qui fait travailler la mémoire. Nous sommes fiers aussi de notre ‘Kakuzu’  un jeu de sudoku où on s’affronte sur une même grille −, qui a reçu un ‘Coup de cœur’ des ludothécaires. De même, notre jeu de construction ‘Katamino’, qui permet aux plus jeunes d’acquérir les premières notions de géométrie dans l’espace, est l’un des jeux les plus vendus dans les écoles.

Ce printemps, Gigamic lance trois nouveaux jeux (‘Focus’, ‘Happy Party’ et ‘Lift It’) et s’apprête à décliner en version appli pour smartphone son fameux ‘Quarto’“, annonce Mathilde Spriet qui vient d’éditer son propre jeu, “Focus”.

Gigamic est avant tout un éditeur.Nous lançons une demi-dizaine de jeux nouveaux chaque année, explique-t-elle, mais nous recevons environ 1 000 idées de jeux, émanant essentiellement de créateurs étrangers. On ne fait aucune distinction entre le particulier qui nous propose son premier jeu et l’auteur déjà aguerri. On construit donc le produit selon la règle que nous a proposée l’inventeur. Le travail consiste à imaginer la présentation, la boîte, à rédiger la règle, à trouver des matériaux de qualité, puis à le commercialiser.” La production, elle, est surtout assurée en Chine, mais de plus en plus souvent en Europe.

Par ailleurs, Gigamic est aussi un distributeur, ou un coéditeur, qui diffuse des jeux étrangers. Il s’agit de la reprise de titres vendus par des marques anglo-saxonnes. Il faut leur trouver un nom français et, éventuellement, changer le design et le packaging. Tout est retravaillé en interne. Ainsi le “6 Nimmt” allemand, devenu le “6 qui prend”, est littéralement en train de décoller en France. “On devrait atteindre les 100 000 boîtes vendues en 2016-2017“, anticipe Mathilde Spriet. Et ça va dans les deux sens : la moitié du chiffre d’affaires, environ, est aujourd’hui réalisé à l’export. Un pourcentage que Gigamic souhaite encore développer, même si ce n’est pas toujours un jeu d’enfant !