Gazettescope
Nos TPE/PME locales, actrices d'une écologie raisonnée et de temps long...
L’implication écologique va beaucoup plus loin que les positions dogmatiques, «wokistes». Les remarquables initiatives qui émanent de l’écosystème entrepreneurial sur nos territoires, de femmes et d’hommes réellement investis, sont sans doute beaucoup plus efficaces, et moins tapageurs, que de savoir «si manger un steak est bon ou mauvais pour la planète». Quand le slogan creux ne fait pas long feu face à des actions coconstruites en bonne intelligence collective et abouties avec patience. Nos TPE et PME sont des leviers majeurs de la transition écologique. La Gazettescope vous dit pourquoi.
Nos entreprises passent au vert. Dans cette nécessité de faire vivre pleinement la transition écologique et énergétique, les plans et actions publiques pour accélérer cette mutation des entreprises se multiplient : Accord de Paris, Plan d’accélération de la transition écologique des TPE et PME, Plan Climat de Bpifrance et de la Banque des territoires, Plan France Relance… Des efforts essentiels, quand on se penche sur les émissions de gaz à effet de serre en France (en équivalent CO2). Les transports sont la première source de pollution, devant le secteur industriel et tertiaire, l’agriculture, les activités domestiques, l’énergie et les déchets.
De nouvelles filières
Dans un contexte marqué par une urgence climatique qui concerne tout un chacun, les entreprises prennent conscience de l’enjeu. Les politiques environnementales et les initiatives qui ont découlent ont ouvert la voie au développement de nouvelles filières porteuses et créatrices d’emplois : traitement de l’eau, prévision des risques environnementaux, performance énergétique du bâti, production d’énergies renouvelables, traitement des déchets, protection des espaces naturels… Clairement, une éco-industrie prend forme. Mais, si les secteurs verts ont le vent en poupe, la transition du reste des entreprises - hors secteurs directement liés à l’environnement - est encore à l’état embryonnaire. Si 80 % des dirigeants de nos PME/ETI considèrent que le changement climatique appelle à des mesures d’urgence, que 86 % se sentent concernés par les objectifs de baisse des émissions carbone, seuls 13 % ont prévu de réduire les dites émissions dans les cinq ans à venir.
Multiplier les solutions vertes
Dès lors, comment concilier la prise de conscience du citoyen chef d’entreprise et celle du chef d’entreprise citoyen ? Comment renverser la vapeur pour faire basculer nos entreprises, les plus petites particulièrement, vers l’engagement écologique ? Sans doute, en levant les freins. Nombre de dirigeants citent ici «le manque de moyens financiers», «l’absence de technologies développées en France», «le défaut d’information sur les solutions existantes», «le manque d’accompagnement et de reconnaissance du client». Pour le chef d’entreprise, la question est là : «quel retour sur investissement quant à ses efforts de transition ?» N’en déplaise aux tenants d’une «économie Bisounours» (et déconnectée du réel), la compétitivité reste le nerf de la guerre des entreprises, surtout dans un univers mondialisé. Alors, il s’agit de multiplier les solutions vertes existantes et les financements allant de pair. Plus les dirigeants auront de choix et de possibilités facilement accessibles pour gérer leur transition, plus ils s’engageront. Pour le bien de la planète, du climat, leur compétitivité et leur image. Les collectivités territoriales sont là en première ligne, via leurs nombreux programmes de soutien et de financements partiels.
Une démarche pas à pas
Une écologie pragmatique et réaliste, est également source d’emplois. Notre pays compte actuellement quelque 150 000 emplois dits «verts» à impact direct sur l’environnement. Auxquels s’ajoutent pléthore d’emplois connexes, soit au total quatre millions en France. On le voit, une transition raisonnée, en faisant confiance aux entreprises locales, à leurs représentants, est le meilleur gage de succès. L’économie circulaire et l’économie sociale et solidaire qui répondent aux préoccupations environnementales, économiques et sociales portent de beaux fruits : écoconception des produits, consommation éthique et responsable, mutualisation de services et d’équipements, encouragement des circuits courts et de proximité, mobilité intelligente, biomatériaux, efficience énergétique… Tout cela se construit, pas à pas, partant d’un ancrage avéré et d'une connaissance millimétrée de ces territoires où s'articulent ces process innovants. Dans le temps long, cela sera porteur de progrès humain et environnemental. Bien plus que toute injonction vindicative, «effet buzz» et autre «écologie punitive». Dans ce domaine, comme dans tant d'autres, ce ne sont pas forcément ceux qui en parlent le plus, qui ont font le plus en la matière. Ils sont en tout cas, bien souvent, les plus sincères dans leur démarche. Tout ne s'obtient forcément pas en un jour avec bruit et tumulte...