Nord céréales s’ouvre à l’importation
Nord céréales, l’opérateur du terminal céréalier de Dunkerque Port, va se diversifier dans l’importation de maïs, d’orge de brasserie, de granulés de bois et d’engrais. Une diversification qui passe par la création de trois filiales et par un investissement de 20 millions d’euros pour adapter ses infrastructures.
Implantée sur le terminal céréalier du port de Dunkerque depuis 1985, la SICA (société d’intérêt collectif agricole) Nord céréales est spécialisée dans l’exportation de céréales, principalement du blé et de l’orge, cultivées dans les Hauts-de-France. En 2017, elle a exporté 1,3 million de tonnes, ce qui en fait le 3e silo portuaire de France. Toutefois, la SICA se trouve chaque année tributaire des récoltes, elles-mêmes tributaires des conditions climatiques, favorables ou non. Ainsi, suite à la récolte catastrophique de 2016, ses volumes d’exportation ont été divisés par deux par rapport à 2015. Avec la moisson de 2017, la région a renoué avec une récolte plus habituelle, mais les exportations n’ont pas encore retrouvé un rythme très soutenu.
Une diversification pour éviter les crises
C’est pour éviter ces résultats en dents de scie que Nord céréales a décidé de se diversifier dans l’importation. Avec des produits comme le maïs et l’orge de brasserie à destination des industriels locaux, les granulés de bois à destination des industriels et des collectivités, et les engrais pour les coopératives agricoles et les négociants. Pour ce faire, elle a créé une filiale, DKIE, dont elle détient 100% des parts. Pour boucler l’ensemble du projet, deux autres filiales ont vu le jour : Norceba (créée avec l’entreprise de manutention portuaire Barra), afin de mutualiser les moyens humains et matériels nécessaires au projet, et BGDK (créée par Norceba et l’entreprise Euro énergies), créée, elle, spécifiquement pour l’import de granulés de bois à destination des réseaux de distribution de la région avec pour clients finaux les particuliers. «Le granulé de bois constitue le point le plus important de notre diversification», commente Joël Ratel, directeur de Nord céréales. «À ses débuts, il y a sept ou huit ans, ce marché représentait 50 000 tonnes. En pleine expansion, il est désormais de 1,5 million de tonnes par an en France. Or, nos ressources sont insuffisantes. Les négociants ont donc fait le choix de faire venir les granulés de bois des États-Unis et du Canada. Mais dans la région, il y a peu d’outils dédiés pour leur réception. Nous avons donc pleinement une carte à jouer.» Avec un premier travail pour BGDK : créer une ligne d’ensachage début 2019 et ouvrir un espace de stockage supplémentaire aux 335 000 tonnes déjà existantes. Par ailleurs, un investissement de 20 millions d’euros sera étalé jusqu’en 2022. Il permettra une extension du quai de 250 mètres et la mise en place d’un nouveau portique de chargement et déchargement de bateaux. Un investissement qui va autoriser Nord céréales à passer d’une cadence de 9 000 à 15 000 tonnes par jour.