Conjoncture

Nombre record de créations d’entreprises artisanales en 2021

L’artisanat attire. En 2021, un quart des entreprises créées opèrent dans le secteur. Ce dernier affiche une forte dynamique entrepreneuriale, en particulier en milieu rural.

Un entrepreneur sur quatre a créé son entreprise dans l’artisanat, en 2021. (c)AdobeStock
Un entrepreneur sur quatre a créé son entreprise dans l’artisanat, en 2021. (c)AdobeStock

L’artisanat fait preuve de résilience face aux incertitudes et tensions liées aux contextes sanitaire et géopolitique. C’est ce que confirme la dernière édition du baromètre de l’Institut supérieur des métiers (ISM) et l’assureur Maaf. L’année dernière, près de 250 000 nouvelles entreprises artisanales ont été créées, ce qui représente une hausse de 13% par rapport à la situation d’avant crise. 

Si on ramène ce chiffre au nombre total d’entreprises ayant vu le jour l’an passé (soit près de un million, selon l’Insee), un entrepreneur sur quatre a créé son entreprise dans l’artisanat, en 2021. Le régime le plus privilégié est celui de la micro-entreprise, qui connaît un franc succès ces dernières années. « Cette dynamique favorable témoigne de l’attrait toujours intact du secteur de l’artisanat et de la force des vocations qu’il suscite », souligne le baromètre ISM-MAAF.

Une hausse marquée en milieu rural

En 2021, la hausse des immatriculations a concerné toutes les régions, à l’exception de l’Île-de-France. Les créations d’entreprises ont progressé de 23% dans les communes rurales, de 21% dans les petites villes de moins de 10 000 habitants et, plus faiblement, dans les métropoles de plus de 200 000 habitants (+13%). En revanche, celles-ci ont reculé de 4% en région parisienne, en raison du « repli des immatriculations des taxis-VTC, et, plus globalement, des activités de services et de fabrication ».

Le dynamisme affiché dans les zones rurales s’explique par plusieurs facteurs dont principalement le départ de citadins vers la campagne, motivés par l’envolée du télétravail, conséquence de la crise sanitaire. À cela s’ajoutent les envies de reconversion déclenchées aussi par le Covid-19 et qui ont conduit nombre de Français à développer une activité artisanale. Au niveau du territoire, les plus fortes hausses ont été constatées dans le Grand-Est et les Pays de la Loire (+27%, par rapport à 2019), ainsi qu’en Bretagne (+26%).

Les métiers de l’alimentation se démarquent

L’essor des créations concerne la plupart des activités, mais plus particulièrement l’artisanat de l’alimentation, impacté par l’évolution du comportement des consommateurs. Au sein de ce secteur, les créations ont ainsi bondi de 46% dans les activités de fabrication de biscuits, selon le baromètre, de 34% dans les chocolateries et de 27% dans les pâtisseries. Les métiers d’art ont aussi séduit les néo-entrepreneurs en 2021, affichant une croissance de 30% d’immatriculations.

De son côté, le secteur du bâtiment a bénéficié d’un effet de rattrapage en 2021, après avoir été fortement touché lors des deux premiers confinements, en raison de l’arrêt des chantiers. Selon les données dévoilées, une grande partie des entreprises artisanales créées dans les communes de moins de 5 000 habitants sont spécialisées dans le bâtiment. En 2021, ce secteur compte 81 940 entreprises artisanales supplémentaires, en hausse de 10% par rapport à 2019.

Les créations ont bondi de 34% dans les chocolateries. (c)AdobeStock

L’essor de la micro-entreprise

Quant aux autres domaines d’activité des nouvelles entreprises artisanales, on retrouve en tête de liste les activités de nettoyage avec 23 160 nouvelles créations en 2021, soit 37% de plus qu’en 2019. Suivent les soins de beauté, avec 12 020 créations, soit +31%.

Autre enseignement, les deux tiers des entreprises créées en 2021 ont opté pour le régime de la micro-entreprise. Bémol, parmi ces dernières, environ 50% seulement développeront une activité économique, d’après l’Urssaf. Pour les autres, leur pérennité est inférieure à celles des autres statuts juridiques classiques (entreprises individuelles ou sociétés). « La majorité des créations sont néanmoins des micro-entreprises dont la viabilité économique et les marchés seront à confirmer », souligne le baromètre.

AÏcha BAGHDAD et B.L.

Nouvelle baisse des créations d’entreprises, en mai

Selon les chiffres de l’Insee publiés le 17 juin, le repli des créations d’entreprises en France s’accentue, en baisse de 4,3% en mai, après -2,4% en avril. 81 867 entreprises ont été créées en mai, dont 50 168 micro-entreprises.

La chute a été tirée principalement par le fléchissement des nouvelles immatriculations d’entreprises classiques (-6,6% en mai, après -1,6% en avril) et de micro-entreprises (-2,8% après -2,8%). La tendance concerne tous les secteurs d’activité, plus particulièrement le commerce, y compris le commerce et réparation automobiles, où les créations reculent de -7,6% par rapport au moins précédent (-0,6% en avril). Même évolution pour l’ hébergement/ restauration qui marque une chute de 9,6% et l’industrie et la construction , avec des baisses respectives de 7,7% et 4,6%.

Au cours des trois derniers mois (de mars à mai), le secteur ayant le plus contribué à la baisse des créations d’entreprises est celui du «transport et entreposage», en contraction de 50,4% comparativement à la même période de l’an dernier, notamment la livraison à domicile.

En revanche, sur les douze derniers mois par rapport à la même période il y a une année, le nombre de créations de sociétés poursuit sa progression, à +8,6%. Celles-ci représentent 27,5% du total des créations d’entreprises, contre 12% pour les entreprises individuelles classiques et 60,5% pour les micro-entrepreneurs.