Nobuy, une application pour ne plus surconsommer

Créée pendant l’incubation de la start-up à EuraTechnologies en novembre 2021, l’application Nobuy marche doucement sur le chemin de la réussite. L’application de Florent Vanhove et Waël Abou-Dahr porte un message clair : ne plus faire d’achat inutile et privilégier d’autres manières de consommer.

Florant Vanhove et Waël Abou-Dahr, créateurs de l'application.
Florant Vanhove et Waël Abou-Dahr, créateurs de l'application.

Le développement de Nobuy part d’une volonté des créateurs de faciliter leur quotidien. Prêter des affaires à un proche mais ne plus s’en souvenir, avoir besoin d’outils coûteux pour des travaux dans un appartement : ce sont des scénarios ordinaires mais assez répandus. Des problématiques qui ont poussé Florent Vanhove et Waël Abou-Dahr à créer Nobuy. Le besoin d’un pense-bête s’est transformé en une remise en question sur la manière de consommer des objets. “En France, 1 milliard d’objets seraient sous-exploités. Pour nous c’est un non-sens économique et écologique”, indique Florent Vanhove

Les deux amis travaillaient déjà ensemble depuis cinq ans dans une entreprise d’imprimantes 3D. Ils se sont retrouvés au sein de l’incubateur EuraTechnologies pour développer leur application en novembre 2021. La difficulté a été de trouver des véritables alternatives de l'achat tout en rendant l'application utile et simple d'utilisation pour l'incorporer dans le quotidien des utilisateurs.

Un concept atypique centré sur la confiance

Le principe est simple : emprunter. L’objectif de l’application est de privilégier la réutilisation des objets et d'allonger leur durée de vie. Les utilisateurs lient leurs numéros de téléphone à l’application et peuvent établir un inventaire des objets qui ne leur servent plus. Les utilisateurs se connaissent bien, souvent il s’agit de membres d'une même famille, des amis. La confiance est le moteur de la logistique de l’application.

Mais ces emprunts amènent aussi des interactions avec des personnes en dehors de ces cercles proches, à l'image des collègues de travail. Une fois l’objet emprunté, l’utilisateur doit signaler l’objet et la date à laquelle il doit le rendre à son propriétaire sur l’application. Elle sert donc, dans un premier temps, d’aide-mémoire où on peut répertorier tout ce que l’on prête et ainsi d'éviter le gaspillage d'objets. L’application est gratuite, sans publicités ni ventes de données.

Un modèle avec une ambition d'extension

Après les cercles proches, les deux Lillois visent plus haut pour leur système. L’application propose des abonnements aux entreprises pour un service premium. En vendant ces abonnements "Nobuy for team", la start-up n'est pas dépendante des publicités pour son financement. “C'est vertueux parce que c’est un modèle économique qui est viable sur le court terme et qui permet d’alimenter l’application en ramenant de nouvelles personnes”, explique Florent Vanhove.

L’autre partie du modèle économique provient de référencements. Les professionnels peuvent acheter de la visibilité sur l’application pour louer du matériel à une nouvelle clientèle. Avec ses 1 800 utilisateurs, la marque souhaite relier les personnes à des lieux. Il sera alors possible de favoriser des emprunts à des associations sportives, des médiathèques ou des universités, les engageant ainsi dans des démarches plus économiques et écologiques, des valeurs de RSE. L’objectif de Nobuy sur le long terme est de pouvoir proposer n’importe quel objet à proximité de l’utilisateur, et ce, sur tout le territoire national.