Neuf lauréats récompensés lors des trophées Rev3 du bâtiment durable
Le 12 décembre dernier, se déroulait la remise des trophées Rev3 du bâtiment durable, à Tourcoing. L’occasion de mettre en avant des projets vertueux et performants avec l’objectif de massifier ces démarches. Présentation des lauréats.
Les candidats ont été nombreux à déposer leurs dossiers pour concourir à la seconde édition des trophées Rev3 du bâtiment durable. «Les neufs membres de notre jury ont étudié et débattu sur près de vingt-six dossiers», introduit Frédérique Seels, directrice générale du CD2E et animatrice de la cérémonie, qui s’est déroulée à la Plaine Images de Tourcoing, le 12 décembre dernier.
Lors de cette soirée, neufs lauréats ont été distingués dans les catégories «construction logement», «construction tertiaire», «rénovation tertiaire» et «rénovation logement». «L’ensemble des dossiers présentaient des bâtiments durables, confortables et performants. Nous avons eu beaucoup de mal à les départager», assure Benoît Loison, président du CD2E, le centre de déploiement de l'éco-transition, organisateur de ce concours. Et le président du CD2E de poursuivre : «Ce qui a fait la différence, c’est si les projets pouvaient être massifiés techniquement et financièrement, car c’est dans l’ADN des trophées Rev3 du bâtiment durable.»
Départage difficile
Sans plus de suspense, le lauréat de la catégorie «construction logement» est le Creps de Wattignies (59) pour son immeuble de 32 chambres, d’une superficie de 1 011 m2, pour un budget de 2 400 114 euros HT (soit 2 374 euros HT/m2). «Ce qui nous a séduits, c’est l’approche énergétique logique, d’abord de récupération puis ensuite produite, mais aussi son niveau E4 concernant le label E+C- et, enfin, les efforts réalisés au niveau de la gestion de l’eau» liste le président du CD2E. Le Creps se félicite de cette récompense attribuée à son bâtiment en matériaux biosourcés, qui recevra plusieurs délégations lors des Jeux olympiques 2024.
Dans la catégorie «construction tertiaire», il a été plus difficile de départager les candidats. C’est pourquoi, le jury a finalement décerné plusieurs prix. Ainsi, le «lauréat or» est le groupement scolaire Jules Ferry à Aulnoy-lez-Valenciennes. Le groupement a réhabilité 1 507 m2 et a construit 1827 m². «Ce que nous avons particulièrement apprécié, c’est la valorisation de la paille comme matériau isolant et votre réflexion poussée autour de la ventilation naturelle et de la valorisation des calories de l’air vicié» détaille Frédérique Seels. Pour cette construction, le budget s’est élevé à 1 976,75 euros du mètre carré. Le lauréat argent est le siège de l’entreprise Sunelis à Fretin, d’une superficie de 225 m2, pour un coût de 1 688 euros du mètre carré. Un bâtiment félicité pour son label «Passivhauss plus» et sa grande production d’énergie. Quant au lauréat bronze, c’est le bâtiment Terrabundo, basé à Ennevelin, d’une superficie de 1 386 m2, pour un coût de 3 679 euros le mètre carré. L’association bois, terre, paille et la haute performance énergétique ont fait mouche.
Ne restent plus que les deux coups de cœur. «Nous avons décidé de les décerner à l’école de Cambronne-lès-Clermont, dans l’Oise et à la Médiathèque d’Amiens-ouest, dans la Somme» clame la directrice générale du CD2E. Des bâtiments, respectivement salués pour l’utilisation abondante de matériaux biosourcés et pour la mise en valeur des circuits courts/locaux.
La rénovation, un enjeu de taille
Si le jury a récompensé des édifices neufs, il a également tenu à mettre en valeur les rénovations. Le lauréat de la catégorie «rénovation tertiaire» est le tiers-lieu «Le Central» à Fourmies. Un projet de réhabilitation de 2 100 m2, pour un coût de 2 142 euros le mètre carré. «Ce projet est la preuve que nous pouvons réhabiliter les friches. Notre tiers-lieu est un ancien supermarché rénové. Nous sommes partis de l’acier et du béton, nous avons ajouté des matériaux biosourcés et des installations pour produire de l’énergie et nous en avons tiré un superbe espace partagé» confie Mickaël Hiraux, maire de Fourmies. «Quant à notre coup de cœur, nous le décernons à l’école Anne Godeau de Raismes», déclare Frédérique Seels. Un bâtiment «Energie Sprong» et le premier bâtiment rénové de façon industrielle, notamment grâce à des caissons de paille fabriqués en usine.
Enfin, le lauréat de la catégorie «rénovation logement» est la cité Chauffour de Somain. Un projet de rénovation de 87 logements de type habitat minier, pour une superficie totale de 6 027 m2
et un coût de 1 294 euros le mètre carré. «Si vous êtes sur cette scène, c’est parce que le prix au mètre carré est exceptionnel et que nous avons été conquis par le pari de l’autoconsommation collective avec des panneaux photovoltaïques sur du patrimoine classé» assure Benoît Loison. Sur ce site, les factures de chauffage des habitants ont été divisées par deux. Autant de projets qui devraient inspirer de belles candidatures lors la troisième édition des trophées Rev3 du bâtiment durable en 2024.