Neuf jours ponctués de récompenses pour la région Hauts-de-France
Élevage et produits du terroir régionaux ont remporté de très nombreux prix au Salon international de l’agriculture à Paris. L’occasion aussi pour les producteurs d’exposer leurs savoir-faire et pour les représentants régionaux d’inscrire les Hauts-de-France dans une politique agricole très ambitieuse.
Le stand a accueilli la Région, la Chambre régionale d’agriculture, les labels “Terroirs de Picardie” et “Saveurs en’Or”, le réseau Bienvenue à la ferme, ainsi que de nombreuses animations qui ont attiré beaucoup de curieux. Un restaurant, une boutique des produits du terroir, un pôle “attractivité” ont présenté les richesses touristiques, culturelles et patrimoniales du territoire. Cette année, les 220 fromages des Hauts-de-France étaient mis à l’honneur avec des animations culinaires réalisées par les élèves du lycée hôtelier Le Corbusier de Soissons (Aisne). Des étudiants du lycée agricole du Quesnoy (Nord) ont fait des démonstrations de brossage et de salage des fromages. La Confrérie du maroilles a présenté l’histoire millénaire du maroilles, originaire de la Thiérache. Les élèves du lycée hôtelier Notre-Dame de la Providence d’Orchies (Nord) ont présenté le Pavé bleu, les étudiants du lycée professionnel Vauvan d’Aire-surla-Lys (Pas-de-Calais), les fromages trappistes de l’abbaye du Mont-des-Cats. La tomme au foin et la tomme au cidre ont été présentées par les élèves du lycée du Marquenterre de Rue (Somme). Les professionnels de la mer et de la filière pêche étaient aussi présents pour montrer la diversité de la pêche locale, mettant en avant une espèce ou un type de pêche. Le port de Boulogne-sur-Mer est le premier port de pêche de France. L’objectif de la région est d’intégrer 70% de produits locaux à l’horizon 2021 dans la restauration scolaire et d’impulser une vraie dynamique d’approvisionnement local à l’échelle régionale, en mobilisant et accompagnant les restaurateurs. La région est la première de France pour la production de pommes de terre, betteraves, endives et lin. Elle produit aussi 10% du lait français et une bouteille de champagne sur dix. Le secteur agricole des Hauts-deFrance compte 53 établissements de formation, 100 000 emplois directs et indirects, avec une industrie de l’agro-machinisme très performante, tout comme la filière agro-ressources. Une première sur le stand, grâce à la diffusion d’hologrammes : les visiteurs ont pu voyager virtuellement à la découverte de sites emblématiques de la région et repartir avec une photo souvenir avec, en arrière-plan, un lieu symbolique régional de leur choix.
Les officiels ont fait des propositions concrètes Xavier Bertrand, président de la Région, a rappelé : « Plusieurs centaines d’agriculteurs, suite à l’année 2016 − catastrophique tant pour les éleveurs que pour les céréaliers −, ont bénéficié d’aides destinées à la contraction d’une assurance aléas climatiques. Nous allons poursuivre l’accès au foncier pour les jeunes agriculteurs et les aider à s’installer. Nous soutenons aussi la R&D dans de nombreux secteurs agricoles pour de nouvelles pratiques écologiquement plus responsables et économiquement plus rémunératrices. La culture bio s’intensifie. Nos pêcheurs vont être impactés par le Brexit, nous allons négocier sans relâche. Nous voulons avant tout améliorer le quotidien des paysans. Nous avons une obligation de résultat. Il y a des problèmes, mais nous sommes là pour trouver des solutions. Notre plus : la fierté locale de nos productions. Et aussi l’inscription au patrimoine régional, les chevaux traits du Nord et du Boulonnais dont c’est le berceau de races. » Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, détaille les actions prioritaires : « Le message, le fil rouge que la Région veut faire passer, est la qualité. Nous voulons une agriculture haut de gamme (elle existe déjà), mais nous la voulons très haut de gamme ! Nous avons 25 000 agriculteurs répartis dans nos cinq départements avec des productions phares puisque nous sommes leader en betteraves, pommes de terre, petits pois et endives. Nous avons aussi un beau bassin d’élevage. Cela représente 55 000 emplois à temps plein et 80 000 dans l’agroalimentaire. Nous allons investir sur six ans 257 millions d’euros du Feder, dont une grande partie pour l’agriculture car c’est la clé de l’avenir. » Christophe Buisset, président de la chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France, a exposé son projet : « Pour trouver des solutions à cette crise agricole sans précédent, il faut se réorienter et pour cela pouvoir investir à moyen et long terme. Développer l’économie grâce à l’agriculture, avec l’agroalimentaire très présent dans notre région, la chimie du végétal, l’agro-machinisme, l’informatique embarquée. L’agriculture peut créer des emplois. Le canal Seine-Nord Europe est un super outil pour exporter. Nous allons nous concerter avec les territoires traversés, pour les dessertes, le remembrement, la remise en état des réseaux. » Jean-Luc Poulain, président du salon depuis 2008 et par ailleurs président de la chambre d’agriculture de l’Oise, a rappelé : « Même si nous sommes satisfaits par la fréquentation, estimée à près de 620 000 visiteurs, avec des exposants de denrées alimentaires très satisfaits, ce salon a été perturbé par le décès brutal de Xavier Beulin1. Les agriculteurs et éleveurs sont résignés malgré la baisse de leurs revenus. Les politiques qui ont parcouru le salon ne sont pas rentrés dans le fond des problèmes. En revanche, la restructuration des régions voit une montée en gamme des stands régionaux avec la présence d’institutions comme les universités, centres de recherche, lycées agricoles, etc. La diminution des régions a apporté une plus grande qualité qui a déclenché une compétition entre elles pour montrer leurs savoir-faire et leur ingéniosité. La région Hauts-de-France a remporté plusieurs dizaines de médailles en élevage et produits du terroir. »