Neuf hommes jugés à Lille pour un trafic transfrontalier de déchets

Le procès de neuf hommes pour un vaste trafic de déchets entre la Belgique et la France s'est ouvert lundi devant la Juridiction interrégionale...

 © Jean-Christophe VERHAEGEN
© Jean-Christophe VERHAEGEN

Le procès de neuf hommes pour un vaste trafic de déchets entre la Belgique et la France s'est ouvert lundi devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lille. 

Un dixième homme sera jugé en mars dans ce même dossier, en raison de l'indisponibilité de son avocate cette semaine.

Cinq des dix prévenus se sont présentés lundi devant le tribunal, dont Johnny Demeter, considéré comme l'un des principaux protagonistes de ce dossier, qui se présentait comme négociant et courtier de déchets.

Sous-pull blanc et épaisse barbe noire, il est jugé avec d'autres membres de sa famille.

Les enquêteurs ont mis au jour un système organisé de collecte, transport et déversement de déchets effectués au mépris des réglementations en vigueur. 

Entre 2018 et 2021, près de 10.000 tonnes de déchets provenant de Belgique ont ainsi été déversées illégalement dans le nord et l'est de la France, entraînant un préjudice estimé à plus de 1,5 million d'euros. 

Des déchets ont également été amenés à des sites de traitement de Suez et Veolia, accompagnés de faux documents, et sans que ces sociétés touchent le règlement correspondant.

Des communes situées dans le Nord, en Meurthe-et-Moselle et en Moselle, et des associations de défense de l'environnement figurent parmi les parties civiles.

Cette affaire aux "enjeux importants en terme de santé publique" constitue "la première affaire Jirs (juridiction luttant contre la criminalité organisée, NDLR) de fraude aux déchets", a souligné avant l'ouverture de l'audience François Saint-Pierre, avocat de Suez.

L'avocate des associations France Nature Environnement, Lorraine Nature Environnement et Air Vigilance, Muriel Ruef, a souligné pour sa part l'"enjeu pédagogique de ce procès, sur un trafic transfrontalier assez massif".

Selon l'enquête, l'équipe était principalement structurée autour de la famille Demeter, dont cinq membres sont renvoyés devant le tribunal. La circonstance aggravante de "bande organisée" a été retenue.

"Les suspects prenaient l'apparence de gestionnaires de déchets présentant toutes les autorisations en bonne et due forme pour récolter, traiter et déposer les déchets dans des endroits dédiés", résumait en amont du procès l'avocat de la communauté d'agglomération de Longwy, Olivier Hurault.

"Une fois qu'ils avaient récupéré les déchets et qu'ils avaient été rémunérés, ils les déposaient sur des terrains de collectivités ou de particuliers", a-til expliqué.

347X6AW