Basé à Hallennes-les-Haubourdin, près de Lille
Neo-Eco à la pointe de nouvelles filières de recyclage
Fondée en 2008 à Hallennes-les-Haubourdin, Neo-Eco identifie et fait émerger de nouvelles filières d'économie circulaire. Lauréat du Réseau Alliances en 2014, ce bureau de conseil et d'ingénierie environnemental, développe en moyenne une centaine d'éco-produits et d'éco-matériaux par an. Sa forte croissance s'explique également par la mise en place d'un management dit "libéré". Christophe Deboffe nous dévoile les clés du succès de Neo-Eco.
À l'origine de ce projet
d'entreprise, Christophe Deboffe, ancien responsable d'ingénierie
dans l'industrie, réfléchit à comment faire émerger des filières
de recyclage. «Je me suis dit, je vais arrêter de
transporter le plastique, je vais le recycler. J'avais l'envie
d'entreprendre et surtout de tendre vers un monde sans déchets».
Avec Benjamin Constant et Amine Kadiri comme associés, ils vont
faire grandir Neo-Eco. «Le taux de valorisation sur un
bâtiment est de 98% (hors amiante). Notre métier consiste à créer
toutes les conditions favorables pour bâtir de nouvelles filières
d'économie circulaire. Et notre objectif est de réinvestir 100% de
nos bénéfices dans l'innovation».
Des matières usagées,
Neo-Eco va analyser leur potentiel, leur innocuité environnementale
et les normer. L'entreprise dispose d'un laboratoire de 700 m² et
d'une équipe d'ingénieurs. «On va regarder si l'on peut
formuler des éco-matériaux et que les volumes soient en adéquation
avec le territoire». Neo-Eco effectue ainsi un suivi mécanique
et environnemental puis aide à monter des filières. «Nous
nous rapprochons ensuite des acteurs, des maîtres d'ouvrages, que ce
soit pour des commandes publiques ou privées, pour les aider à
modifier leurs cahiers des charges et à faire leurs premiers achats
green innovants de telle manière à ce que ce soit le plus éco
conçu possible et que ça puisse rentrer dans des boucles quasiment
infinies» précise Christophe Deboffe.
Faire éclore des spin-off
Parmi
les clients, on retrouve à la fois des collectivités, des
industriels, des acteurs de recyclage mais aussi du BTP et de la
grande distribution. «Neo-Eco
a déjà développé près d'une trentaine de filières de recyclage
et plus d'une centaine d'éco-produits et d'éco-matériaux par an.
Ceux-ci sont par la suite exploités par des sociétés nés dans
l'incubateur même de Neo-Eco». Au
total, 18 start-up ont été créées à l'image de Valame
spécialisée dans le recyclage d'amiante. Une fois que les jeunes
pousses ont pris leur envol, Neo-Eco se retire. «Si
on estime que pour le développement de l'entité il vaut mieux
sortir, nous le faisons car nous sommes là dans le but de faire
émerger une filière, et non pour faire de la plus-value».
Accélérer les projets à l'international
Implantée à Paris,
Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux et Hallennes-lez-Haubourdin (25
collaborateurs), Neo-Eco mise sur le côté local : «Nous
suivons une méthodologie nationale en matière d'économie
circulaire mais la proximité avec les acteurs locaux est
fondamentale dans notre travail». En forte croissance,
Neo-Eco affiche aujourd'hui 5 M€ de CA. Celui-ci se répartit
ainsi : 70% pour la déconstruction de bâtiments et
l'infrastructure, 20% pour le développement d'éco-produits et 10% à
l'export. Le bureau de conseil travaille par exemple dans le cadre du
projet de création du métro d'Abidjan. «L'Afrique et le
Moyen-Orient nous intéresse beaucoup» glisse Christophe
Deboffe. Neo-Eco travaille également pour des projets humanitaires.
La société nordiste a mis son expertise au service du Liban suite à
la catastrophe qui a touché le port de Beyrouth en août 2020 mais
également au service de l'Ukraine dans le cadre de projets de
reconstruction.
La région, pionnière en économie circulaire
Neo-Eco accompagne de
grands projets français à l'image du Canal Seine Nord, de la future
ligne de métro à Paris ou encore de structures pour les JO de Paris
2024. Présente dans chaque région française, l'entreprise nordiste
juge la dynamique d'économie circulaire «exemplaire»
dans la région. «Les Hauts-de-France sont très dynamiques
avec notamment la démarche rev3 comme locomotive. Nous avons
beaucoup de pépites dans la région qui sont engagées et
connaissent un fort développement tandis que dans le sud, les
démarches sont encore embryonnaires» estime le dirigeant.
Le management par projet, clé de la croissance
Si de nombreuses
entreprises souffrent de la pénurie de main d'oeuvre, ce n'est pas
le cas de NeoEco. «Nous n'avons pas de problème de
recrutement et très peu de turn over» glisse le
dirigeant. Dans cette entreprise innovante, pas question de parler de
hiérarchie. On applique le management par projet autrement dit un
management libéré. Ce qui signifie que chaque collaborateur peut, à
une période, porter la casquette de chef de projet. «Les
collaborateurs sont rassemblés autour de l'économie circulaire, une
cause qui a du sens. Nous essayons d'installer les meilleures
conditions d'épanouissement possibles». Les équipes disposent ainsi d'une salle de repos et peuvent participer à des cours de
sport, de cuisine et de chant.