Naturellement commerçante
À 28 ans, Victoria Bulmé a déjà une vie bien remplie. Alors qu’elle s’ennuyait ferme sur les bancs de l’école, elle envoie tout balader en première année de bac pro. Sans savoir vraiment quoi faire à ce moment-là, elle enchaîne les petits boulots. Dix ans plus tard, elle est à la tête de deux magasins Jeff de Bruges à Nancy et à Toul et dirige cinq salariés. Et ne comptez pas sur elle pour s’arrêter là. Des projets, elle en a à revendre !
D’apparence calme et pondérée, Victoria Bulmé cache bien son jeu. La jeune femme, responsable de deux boutiques Jeff de Bruges, vit à 100 à l’heure. Elle a toujours un projet d’avance ! Pourtant, son parcours professionnel semblait bien mal engagé. À 18 ans, alors élève en baccalauréat professionnel secrétariat comptabilité à Laxou, elle décide de tout arrêter. «Je ne trouvais pas ma place au sein du groupe et je m’ennuyais.» explique-t-elle tranquillement. «C’est simple, je voulais travailler», ajoute-t-elle.
Une touche-à-tout qui a la bougeotte
La jeune femme ne tarde d’ailleurs pas à décrocher son premier emploi. Elle est embauchée dans une supérette du toulois, d’où elle est originaire. Mais il ne s’agit que d’un temps partiel à 80 %. Qu’à cela ne tienne, Victoria Bulmé multiplie les démarches et trouve un job complémentaire chez un maraîcher de Lagney. À la caisse, en réserve ou les mains dans la terre, elle se sent beaucoup mieux que sur les bancs de l’école. Mais cela ne pouvait pas durer… Alors qu’elle construit dans un petit coin de sa tête son premier projet professionnel, elle devient secrétaire au service anesthésie de l’hôpital de Toul. Là encore, l’expérience tourne court. À croire que la jolie blonde a la bougeotte ou continue à se chercher. En fait, il n’en est rien.
Du képi à la cabosse
Victoria sait très bien ce qu’elle veut. Comme l’oiseau, elle fait petit à petit son nid pour vivre ses envies et ses rêves jusqu’au bout. C’est d’ailleurs à 21 ans qu’elle réalise le premier : entrer dans la police. «J’ai toujours été attirée par l’uniforme, par le respect de la loi» explique-t-elle. Elle passe les concours et intègre l’hôtel de police du boulevard Lobau à Nancy avant d’être rattrapée, trois ans plus tard, par la passion du commerce. «Au fond de moi, je savais que je reviendrai au commerce» raconte Victoria. Elle entre alors en contact avec Jeff de Bruges. Victoria trouve dans la foulée un pas de porte, déjà une chocolaterie, à Toul place Ronde. Après six mois de formation, l’aventure commence en pleine période de fête. Victoria et son mari vivent, dînent et dorment chocolat ! C’est simple leur maison ressemble à un vaste entrepôt et les heures de travail s’enchaînent. Comme si le couple aimait les difficultés, il décide d’avoir un enfant. Enceinte de 6 mois, Jeff de Bruges lui propose de reprendre la boutique de Nancy. «Je n’ai pas hésité longtemps. Même enceinte, même avec un bébé, je me sentais capable de tout gérer» précise Victoria. Deux ans après, la jeune femme ne regrette rien. Ses journées sont toujours aussi bien remplies car en plus des deux magasins, elle consacre aussi beaucoup de temps à la vente directe aux comités d’entreprise. Mais elle est suffisamment organisée pour gérer à la fois sa vie professionnelle et sa vie de famille. Quant à l’avenir, Victoria y pense déjà. Elle se voit bien à la tête d’autres magasins. En attendant, elle se prépare à partir en vacances en famille en République Dominicaine pour «ne rien faire». Mais gageons que cette grande sportive aura bien du mal à tenir plus d’une heure sur un transat.