Narcotrafic à Canteleu: décision attendue du tribunal
Le tribunal correctionnel de Bobigny rend jeudi sa décision dans le procès contre l'ex-maire PS Mélanie Boulanger, un de ses adjoints et une quinzaine d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans...
Le tribunal correctionnel de Bobigny rend jeudi sa décision dans le procès contre l'ex-maire PS Mélanie Boulanger, un de ses adjoints et une quinzaine d'autres personnes soupçonnées d'avoir participé ou laissé prospérer le narcotrafic dans la commune de Seine-Maritime de 14.000 habitants.
Une peine d'un an de prison avec sursis, cinq années d'inéligibilité ainsi que 10.000 euros d'amende a été requise par le parquet contre l'ancienne élue de 47 ans, qui a toujours clamé son innocence.
Ce procès, qui s'est tenu de fin mai à fin juin, devait décortiquer l'emprise du trafic de stupéfiants dans une petite ville de province mais a été perturbé dès le premier jour.
Un problème de procédure a décalé le début des débats d'une semaine, puis l'un des principaux prévenus - détenu - a vu son cas disjoint du dossier et deux autres ont refusé d'être extraits de leur cellule pour se présenter à l'audience.
Parmi les autres prévenus, peu sont entrés dans le détail et ont décrit la réalité du trafic de drogues à Canteleu, tenu selon l'accusation par la famille Meziani.
"Ces trente-deux derniers mois ont été la plus terrible épreuve de ma vie. Il va falloir que je me reconstruise (...) mais en étant reconnue innocente", a déclaré Mélanie Boulanger à la fin des débats.
"Quand les actes d'une édile vont permettre de favoriser l'impunité de trafiquants de stupéfiants, on tombe dans la complicité de trafic de stupéfiants", avait à l’inverse assené la procureure, décrivant un "pacte de non-agression" avec l'organisation criminelle.
Il est reproché à l'ancienne édile d'avoir transmis certaines informations aux trafiquants de drogue et d'être intervenue auprès de la police locale.
Le ministère public a également requis dix-huit mois de prison avec sursis à l'encontre de son adjoint et amant à l'époque des faits, Hasbi Colak, qui servait d'après elle d'"émissaire" entre les chefs présumés du trafic et l'élue.
Leurs avocats respectifs ont plaidé la relaxe.
A l'encontre du chef de famille Aziz Meziani, dit "le U", en fuite au Maroc, la procureure a requis dix ans de prison et 2 millions d'euros d'amende. Trois ans dont seize mois avec sursis ont été demandés à l'encontre de sa grande sœur Fouzia, présentée comme l'"administratrice de la famille".
Des peines allant de deux ans avec sursis à huit ans de prison ferme ont été requises à l'encontre des autres prévenus, dont les rôles présumés illustrent les multiples facettes du trafic: gérants, fournisseurs, financiers, propriétaires d'entreprises ou commerces blanchissant l'argent sale, transporteur...
D'après les enquêteurs, cette organisation générait un chiffre d'affaires annuel de plusieurs millions d'euros.
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