"N'ayez pas peur" dit Olaf Scholz aux constructeurs automobiles allemands
Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté mardi les constructeurs automobiles allemands à ne pas se laisser intimider par l'essor des constructeurs chinois de véhicules électriques, jugeant "stimulante" la concurrence...
Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté mardi les constructeurs automobiles allemands à ne pas se laisser intimider par l'essor des constructeurs chinois de véhicules électriques, jugeant "stimulante" la concurrence qui s'instaure avec les acteurs européens.
"La concurrence doit nous stimuler, mais pas nous effrayer", a déclaré M. Scholz, lors de son discours d'ouverture du salon de l'automobile de Munich (IAA) qui se tient jusqu'à la fin de la semaine.
Une pléiade de fabricants chinois de voitures sont les vedettes de cette manifestation où ils font de l'ombre aux constructeurs allemands. Ayant déjà supplanté Volkswagen, Mercedes ou BMW sur le segment des motorisations électriques en Chine, ils ambitionnent désormais de faire de même sur le marché européen.
Ces nouveaux acteurs "proposent des offres attractives à des prix compétitifs", a reconnu M. Scholz, toutefois convaincu qu'"une concurrence loyale stimule les affaires et stimule l'innovation".
"Dans les années 80, on disait que les voitures japonaises allaient envahir tous les autres marchés ; vingt ans plus tard, c'étaient les voitures +made in Korea+ ; aujourd'hui, ce sont dit-on les voitures électriques chinoises", a relativisé le chancelier allemand.
Pourtant "la compétitivité internationale de l'Allemagne, pays de l'automobile, ne fait aucun doute", a-t-il assuré.
"Je ne connais guère d'autre site au monde qui, sur un espace aussi restreint, dispose d'un tel savoir-faire en matière de construction automobile, d'une telle densité de fournisseurs et de PME leaders sur le marché mondial, et d'autant de recherche appliquée dans le domaine de l'automobile que l'Allemagne", a-t-il insisté.
M. Scholz répondait notamment à la Fédération des constructeurs automobiles allemands (VDA), dont la présidente avait auparavant alerté face au manque de compétitivité, d'investissement et à la lourdeur de la bureaucratie européenne.
"Beaucoup d'investisseurs se détournent de l'Allemagne, préférant des endroits où les prix de l'énergie sont moins chers, comme les Etats-Unis qui bénéficient de l'IRA (l'Inflation Reduction Act, ndlr). Nous voulons rester ici, mais nous avons besoin de mieux", a déclaré Hildegarde Müller.
Pour sa visite des allées du salon, Olaf Scholz a privilégié les stands des industriels allemands, comme BMW, Mercedes, Volkswagen, Bosch, Continental ou ZF, sans s'arrêter chez les constructeurs chinois.
Il est également monté à bord d'une voiture du constructeur américain Tesla et a rendu visite à Samsung ainsi qu'au fabricant de batteries chinois CATL qui a ouvert cette année sa première usine européenne dans le centre de l'Allemagne.
Une poignée d'activistes ont tenté d'interrompre sa visite, montant sur des voitures BMW et Mercedes ou scandant avec un porte-voix "la fête est finie", avant de se faire évacuer par la sécurité, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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