Mouvements sociaux, l’Etat dévoile ses mesures de soutien aux entreprises
Le Préfet de la Seine-Maritime a réuni les représentants des ports et de la filière transports de marchandise et de logistique du département, le 28 janvier à Rouen.
Mardi 28 juin, le Préfet de la Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a réuni les représentants des ports et de la filière transports de marchandise et de logistique du département. Avec au programme des discussions, les conséquences des mouvements sociaux générés par le projet de réforme des retraites. Cette réforme, les ports normands et les acteurs de la logistique n’ont en effet pas fini d’en parler. Voilà un mois maintenant qu’ils sont confrontés à des blocages de la part des opposants au projet de loi, qui se disent prêts à ruiner l’économie française pour arriver à leurs fins. « Les opérateurs économiques qui travaillent sur les ports sont au bord du gouffre. Des transporteurs routiers vont déposer le bilan. On licencie. Voici la réalité du terrain », clame Florence Berthelot, la déléguée générale de la Fédération nationale du transport routier.
Jusqu’à 30 % de pertes.
Selon une étude menée auprès de plus de 800 entreprises par la FNTR et dévoilée le 29 janvier, le constat est sans appel : 60% des entreprises du secteur ont été touchées par les conflits sociaux avec une perte moyenne de chiffre d’affaire de 15%. Et elle s’élèverait même à 20 à 30% pour les entreprises de transport multimodal. D’une façon générale, selon la FNTR, ce sont les plus petites entreprises qui se relèveront le plus difficilement de cet épisode. Si elles ont été moins nombreuses (en %) à être touchées, elles le sont beaucoup plus durement et leur structure, par nature, rend leur situation plus précaire. Face à cette situation qui dure, le Gouvernement, loin de répondre aux attentes des manifestants a proposé, le 21 janvier, des mesures d’accompagnement des entreprises concernées. Ainsi, Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, a annoncé des mesures fiscales comme l’accélération du remboursement de la TVA, le report d’échéances sociales ou fiscales, ou encore l’étude d’un plan d’étalement des créances… De son côté, Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’Etat aux Transports, a quant à lui annoncé d’autres mesures comme l’accélération du remboursement de la TICPE du gasoil professionnel ou l’exonération des pénalités de retard dans le cadre des relations contractuels avec les clients.
Des relais en local.
Le Gouvernement s’est aussi engagé à pérenniser le dispositif d’aide à l’exploitation de services réguliers de transport combiné de marchandises pour la période 2019-2023, avec une enveloppe annuelle de 27 M€. L’État accélérera le calendrier de versement aux opérateurs de l’aide début 2020, au besoin par le biais d’avances. Pour le secteur portuaire, l’État va inciter à la prise en compte des coûts liés aux mouvements sociaux dans le cadre d’accords au niveau de chaque place portuaire, après réalisation d’un bilan économique. Ce sont ces mesures que le préfet a relayé devant les acteurs seinomarins, les encourageants à prendre contact avec les services concernés (DIRECCTE, DGFIP, URSSAF, Banque de France et DREAL) pour faire valoir leurs droits.