Motorisation électrique : Renault mise toujours sur Cléon
Hasard du calendrier, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des Transports, était en visite à l’usine Renault de Cléon. La veille, le groupe automobile annonçait un partenariat avec Valéo pour fabriquer un moteur électrique nouvelle génération, justement dans l'usine seinomarine.
Ce 11 février, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des Transports, était à l’usine Renault de Cléon. Un déplacement qui s’est déroulé au lendemain de l’annonce du partenariat entre le groupe Renault et Valéo pour construire un moteur électrique nouvelle génération. « Cela tombe opportunément, confie le ministre délégué. Je souhaitais visiter un des très grands constructeurs automobiles français, dans un moment assez particulier. Le secteur connait une crise et, en même temps, un très grand mouvement de transformation technologique. Cela nécessite de se transformer en s’orientant davantage vers l’électrique. »
Un moteur « sans terres », plus écologique et moins couteux
Un virage que Renault entend bien prendre avec un moteur électrique d’une puissance de 200 kw « sans terres », c’est-à-dire dépourvu de 17 métaux stratégiques dont l’extraction, couteuse, pose des difficultés environnementales et géopolitiques. Pour relever ce défi technologique, le constructeur automobile et son partenaire vont développer un stator, l’élément fondamental du moteur, dont la densité en cuivre sera plus élevée. Avec, à la clé, une réduction des coûts de 30 %. Et c’est à Cléon que cette production sera basée.
Une excellente nouvelle pour les 3 800 employés du site, ouvert en 1958, qui produit des boîtes de vitesse et des moteurs thermiques et électriques. Une production qui équipe également d’autres marques comme Dacia ou Fiat... Lancée sur le terrain de l'électrique avec la construction du moteur de la Zoé, l’usine, depuis plusieurs années, s’est engagée dans la transformation digitale. Elle s’adapte également à une production tournée de plus en plus vers l’électrique et se prépare à produire le moteur de la future R5 et de la Mégane. Ce qui a nécessité 700 millions d’investissement depuis 2012 et un plan de formation conséquent.
Une visibilité sur l’avenir
« Nous avons une capacité de 240 000 moteurs électriques par an » soulignent les responsables de Renault durant la visite. A l’horizon 2030, le groupe vise d’ailleurs, sur le marché européen, des ventes de voitures électriques à 100 %. « On inscrit notre activité dans la durée » se réjouit Philippe Brunet, directeur de l’ingénierie mécanique et électrique dans le groupe Renault. « Le moteur de la Zoé, construit ici, a dix ans et on annonce déjà la prochaine génération en 2027, c’est assez rare. Cela nous donne une visibilité sur l’avenir. » De son côté, Jean-Baptiste Djebbari estime que le groupe « prend ainsi un temps d’avance. C’est une très bonne nouvelle ! L’essentiel est d’internaliser au maximum la création de valeur. »
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont