Mort du jeune Thomas: 9 interpellations dont le principal suspect, habitant du centre de Romans

Neuf personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête ouverte après la mort de Thomas, 16 ans, lors d'une fête communale à Crépol (Drôme), dont le principal suspect, un homme "âgé de 20 ans", de "nationalité française"...

La porte-parole de la gendarmerie nationale a appelé les suspects, impliqués dans la rixe sanglante survenue samedi soir à Crépol à se présenter aux forces de l'ordre © LOIC VENANCE
La porte-parole de la gendarmerie nationale a appelé les suspects, impliqués dans la rixe sanglante survenue samedi soir à Crépol à se présenter aux forces de l'ordre © LOIC VENANCE

Neuf personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête ouverte après la mort de Thomas, 16 ans, lors d'une fête communale à Crépol (Drôme), dont le principal suspect, un homme "âgé de 20 ans", de "nationalité française", a indiqué le procureur de Valence mardi. 

"Formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel", le jeune homme habite "le centre" de Romans-sur-Isère et "non le quartier de la Monnaie", a précisé Laurent de Caigny dans un communiqué.

Lui et 6 autres personnes originaires de la Drôme étroitement surveillées ont été interpellés à Toulouse. "Très vite, les enquêteurs" ont découvert que "ceux-ci semblaient vouloir quitter leur domicile". Des "surveillances très étroites" ont alors été mises en place sur des suspects déjà "très sérieusement suivis ou surveillés dès lundi", explique le procureur. 

Deux autres suspects ont également été interpellés mardi à Romans-sur-Isère. Au total, neuf personnes ont été placées en garde à vue.  

La section de recherche de Grenoble et le groupement de gendarmerie de la Drôme poursuivent leurs investigations pour identifier et interpeller d'autres suspects éventuels dans le cadre de l'enquête pour "meurtre" et "tentatives de meurtres en bande organisée".

Le procureur de Valence Laurent de Caigny avait évoqué lundi soir "des suspects en cours d'identification" et "une évolution opérationnelle rapide" après de multiples auditions de témoins, accompagnées de relevés sur le terrain, d'analyses de relais téléphoniques et d'images de vidéosurveillance.

La porte-parole de la gendarmerie nationale a décrit mardi matin une "bagarre d'une violence assez inouïe pour un village de 500 habitants", refusant d'employer le terme de "rixe" utilisé par le parquet de Valence pour décrire les faits. 

"Une rixe, ce sont deux groupes de jeunes qui ont décidé de prendre rendez-vous et de s'affronter, ici, on n'est pas dans cette configuration", a déclaré Marie-Laure Pezant sur Franceinfo.

Parpaings et couteaux

Selon Josette Place, une retraitée membre du comité des Fêtes jointe par l’AFP mardi, les jeunes à l'origine des violences sont arrivés en groupe, en fin de soirée à la salle des Fêtes "avec des parpaings et des couteaux". "Ils ne venaient pas s'amuser, heureusement que les vigiles étaient là", assure celle qui se dit "traumatisée" par les événements. 

Selon les éléments communiqués par le parquet, dans la nuit de samedi à dimanche, une dizaine de jeunes ont tenté de s'introduire dans la salle communale où se tenait un bal sur invitation. L'un d'eux a blessé d'un coup de couteau un vigile qui tentait de le bloquer, des participants inscrits à la soirée sont alors intervenus en soutien et s'est ensuivie une "rixe" à l’extérieur du bâtiment.

Mortellement blessé par un coup de couteau, le jeune Thomas est mort lors de son transport vers l'hôpital de Lyon. Les violences ont aussi fait huit blessés dont deux jeunes de 28 et 23 ans hospitalisés dans un état très grave. Leur pronostic vital n'était plus engagé mardi, selon une source proche du dossier. 

"Ca va mieux, ils s'en sortent", assure Josette Place qui se tient au courant de leur état depuis leur hospitalisation.

De nombreux messages ciblant "la racaille des cités" circulent depuis dimanche sur les comptes de l'ultradroite. Souvent affiliés au mouvement Reconquête!, ils diffusent depuis lundi des extraits vidéos présentés comme des images filmées pendant la soirée et assurent avoir identifié deux des agresseurs dont ils diffusent le portrait. 

Stanislas Rigault, président des Jeunes avec Zemmour, a ciblé lundi "un groupe de racailles venant des cités de Romans-sur-Isère". 

Ces mêmes comptes appellent à la mobilisation pour la marche blanche prévue mercredi à 13h30 à Romans-sur-Isère, où se trouve le lycée du jeune Thomas. 

"Nos martyres sont des victimes innocentes de la guerre de civilisation", avait déclaré Eric Zemmour, président de Reconquête.

Cet hommage organisé par la famille "se veut apolitique par respect pour la famille", précise un message publié sur le compte Facebook du club de rugby RC Romans-Péage où le lycéen jouait. Les obsèques sont prévues vendredi dans le village voisin de Saint-Donat-sur-l'Herbasse, selon le quotidien Le Dauphiné Libéré. 

34479PH