Mort d'un adolescent dans la Drôme: les trois principaux suspects mis en examen

Les trois principaux suspects dans la mort d'un adolescent de 15 ans, tué en s'interposant dans une altercation à Romans-sur-Isère, ont été mis en examen vendredi, trois jours après le drame qui a ravivé des...

L'entrée du bâtiment où un adolescent de 15 ans a été poignardé, le 10 avril 2024 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme © JEFF PACHOUD
L'entrée du bâtiment où un adolescent de 15 ans a été poignardé, le 10 avril 2024 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme © JEFF PACHOUD

Les trois principaux suspects dans la mort d'un adolescent de 15 ans, tué en s'interposant dans une altercation à Romans-sur-Isère, ont été mis en examen vendredi, trois jours après le drame qui a ravivé des plaies dans cette ville de la Drôme.

Activement recherché, un père de 59 ans et ses fils de 15 et 26 ans s'étaient rendus jeudi à la police. Ils ont été présentés vendredi à des juges d'instruction à Valence.

A l'issue de leur comparution, le fils aîné, soupçonné d'avoir porté le coup de couteau mortel, a été mis en examen pour "homicide volontaire avec préméditation", a indiqué à l'AFP Me Ivan Flaud, l'avocat du père et du mineur. 

Un quatrième suspect, accusé de les avoir aidés à fuir, devait être présenté aux magistrats dans la foulée.

Le père de famille est suspecté d'avoir organisé une "expédition punitive" mardi soir contre un mineur, après "un différend violent et filmé" intervenu quelques jours auparavant et impliquant son plus jeune fils, selon le procureur de Valence Laurent de Caigny.

Peu après 22H00, ils l'ont localisé dans le quartier sensible de La Monnaie, ce qui a généré une "altercation avec des coups". En tentant de s'interposer, un autre jeune de 15 ans, simple spectateur, a été blessé à l'arme blanche. Transporté à l'hôpital, son décès a été prononcé peu après.

Une autopsie n'a montré "aucune trace de défense ou de lutte" mais "une seule et unique blessure compatible avec une entrée d'arme blanche" qui s'est enfoncée "d'environ 20 centimètres dans le corps de la victime", a indiqué le procureur. 

Le fils aîné, commerçant dans le centre-ville de Romans, est soupçonné d'être venu avec un couteau et de l'avoir dégainé. 

Face aux enquêteurs, le jeune homme a reconnu "a minima son rôle criminel", "affirmant avoir ramassé un couteau au sol et avoir frappé au hasard sans viser ce qui est peu compatible avec les constations médico-légales et les témoignages", selon Laurent de Caigny.

Pas vu

Le père de famille, un ancien technicien de maintenance "jamais condamné de sa vie", s'était rendu dans le quartier de la Monnaie pour mettre fin au harcèlement scolaire dont était victime un autre de ses fils, plus jeune, a assuré vendredi soir son avocat, Maître Ivan Flaud, à l'AFP.

Il y est allé "sans aucune intention belliqueuse", a assuré son avocat. "On ne lui reproche rien concernant le décès du mineur", a encore fait valoir Maître Flaud.

D'après le procureur, il a lui aussi minimisé son rôle lors de son audition, assurant "ne pas avoir vu le coup de couteau mortel de son fils majeur et ne l'avoir appris qu'au retour au domicile".

Le quartier de la Monnaie s'était déjà retrouvé sous les feux de l'actualité à la suite du décès de Thomas, un lycéen de 16 ans mortellement blessé en novembre à la fin d'un bal de village à Crépol (Drôme). 

L'enquête n'a pas permis d'identifier l'auteur du coup de couteau qui l'a tué. Certains des mis en examen pour "homicide volontaire en bande organisée" sont originaires de la cité de la Monnaie.

Le drame avait suscité une forte émotion dans la région et mobilisé l'ultradroite sur le thème de la sécurité, des quartiers sensibles et de l'immigration.

L'homicide de mardi "est un nouveau coup dur pour la ville", a réagi mercredi auprès de l'AFP la maire divers droite de Romans-sur-Isère Marie-Hélène Thoraval.

La victime était "un jeune tout à fait ordinaire", avait-elle noté, déplorant "le nombre d'agressions qui se font par arme blanche", déplorant un phénomène de "plus en plus fréquent".

"Mon fils" était "un gars gentil" en contrat d'apprentissage dans le bâtiment, a déclaré son père sur RTL. "Il voulait juste les séparer et d'un coup l'autre a planté un couteau", a-t-il décrit. "C'est terrible, c'est trop pour moi".

34PA464