Montdidier, petite ville innovante
Située entre Amiens et Compiègne, la ville de Montdidier a de nombreux atouts pour bien y vivre. La maire et conseillère régionale, Catherine Quignon, entendre rendre sa ville attractive pour tous. Reconnue au niveau national pour ses projets de devenir autosuffisante en énergie renouvelable, la Ville veut également redistribuer pour améliorer le quotidien de tous ses concitoyens.
Montdidier est une petite ville avec une sous-préfecture d'un peu plus de 6 000 habitants, située à 35km d'Amiens et de Compiègne et une ligne ferroviaire reliant les deux agglomérations. « De nombreux résidents travaillent à l'extérieur de notre ville même si nous avons un bassin d'emploi intéressant avec de nombreuses activités sur la zone commerciale et industrielle. Toutefois, Montdidier reste une cité administrative avec 149 employés communaux et 780 employés au centre intercommunal Montdidier-Roye, sans oublier le nouveau pôle administratif qui regroupe France-Service, l'antenne de la Région, la sous-préfecture, l’Éducation Nationale et les services fiscaux. Les gens qui habitent ici viennent chercher les services, la tranquillité. À Montdidier, il est encore possible de devenir propriétaire. Nous avons la chance d'être préserver du tumulte », explique la maire Catherine Quignon, qui se trouve à la tête de la ville depuis 2001 avec une interruption entre 2014 à 2020.
Soutenir
le commerce
L'élue
constate que ce mandat est bien différent des autres :
« après le Covid, certaines personnes se sont isolées et il
faut être plus imaginatif. Le Covid et l’inflation, la population
est très fragilisée. Nous adoptons notre stratégie en faveur du
pouvoir d'achat. Durant le confinement, nous avons arrêté le repas
des aînés. En revanche, nous avons mis en place des chèques de 20
euros aux 1 000 personnes de plus de 65 ans pour acheter chez le
traiteur ou aller au restaurant. Après le Covid, nous avons réalisé
un sondage et trois quarts des personnes ont préféré les chèques
qu'un repas annuel. C'est aussi une façon de soutenir localement les
métiers de bouche. Pour l'an prochain, nous avons décidé d'offrir
également un chèque de 5 euros, pour une galette des rois
individuelle, une autre façon de donner un coup de pouce aux
boulangers-pâtissiers. »
Afin de soutenir le pouvoir d'achat des habitants de la ville, la municipalité a décidé de ne pas augmenter les tarifs de la cantine scolaire, les tarifs allant de 1 à 2,80 € et 0,30 centimes le périscolaire. Quant au portage à domicile des aînés, le prix varie de 3,50 à 7€. La place de cinéma est à 5 euros. « Municipaliser, c'est mon dada. La cantine scolaire, l'eau, le cinéma, les quatre éoliennes sont gérés par la ville. L'objectif étant de ne pas peser sur le budget des familles. Nous voulons redistribuer pour améliorer le quotidien des Montdidériens. En travaillant sur l'autonomie de notre ville, nous aidons au pouvoir d'achat. Grâce au bénéfice du parc éolien, nous avons redistribué la somme de 75 euros par an et par foyer et nous allons passer à 100€ sous forme de bons d'achat pour l'année 2024/2025. Ces bons d'achat sont à utiliser chez les commerçants de la ville », explique la maire de la ville.
La maire constate par ailleurs que Montdidier, comme de nombreuses petites villes françaises, souffre des fermetures de commerces. La municipalité a donc décidé de ne plus accepter la transformation des commerces en logement, « et force de constater que cela fait un effet sur le prix des loyers commerciaux », souligne l'édile.
Indépendance énergétique
Depuis près de 20 ans, la ville de Montdidier s'est fait remarquer pour sa politique volontariste d'indépendance énergétique avec le seul parc éolien public de France. Ce dernier a produit, en 2023, plus de la moitié de ses besoins en électricité (53%), et il fournit une bonne partie des bâtiments publics, mairie, écoles, cinéma, gendarmerie. « Avec la guerre en Ukraine et la crise énergétique, nous constatons que le prix de l'énergie peut fortement augmenter. La totalité de la production de nos éoliennes est revendue sur le marché de l'électricité. Nous avons besoin de recettes pour financer les projets de demain », explique la maire.
Et les résultats sont déjà visibles : grâce à la production d'énergie verte, la municipalité a divisé par deux ses factures d'énergie. La Ville va encore plus loin. Elle a également investi dans une nouvelle chaufferie municipale avec deux chaudières biomasses, chauffant ainsi la quasi-totalité des bâtiments publics. Un parc de panneaux photovoltaïques couvre également les besoins d'énergie de 25 logements. D'autres projets sont en cours, notamment celui de panneaux solaires qui chauffent l'eau en régie.
Des projets
L'élue pense aussi à l'avenir. De nombreux projets sont prévus en 2025 et 2026. Les appels d'offres sont lancés pour créer un centre intergénérationnel dans l'ancien tribunal qui regroupera les animations pour le périscolaire et les aînés. Un musée d'art et d'histoires locales va ouvrir pleinement en 2025 au sein du Prieuré, un bâtiment emblématique qui domine la ville qui accueillait voilà encore quelques années le centre des impôts.
Quant à la sente paysage
piétonne qui relie le parking de la rue Saint Pierre et le Prieuré
ainsi que l'école du même nom, est presque terminée. Cette
traversée bordée d'arbres a pour but de se déplacer à pied, à
vélo et en trottinette en sécurité avec également une aire de
jeux et table de pique-nique. Le centre hospitalier
intercommunal, cet hôpital de proximité qui accueille des
spécialistes du CHU d'Amiens, a pour projet d'implanter d'une IRM
pour l'année 2024.
Catherine
Quignon ne manque donc pas d'idées innovantes pour sa ville et
souhaite voir les chantier aboutis. « Il
faudra sûrement deux mandats »,
souligne-t-elle.