Porté par la Métropole, le projet Rouen Mobilités Intelligentes pose les bases de la mobilité urbaine à l’horizon de 10 à 15 ans. Il vient d’être désigné lauréat de l’appel à projets Territoire d’Innovation Grande Ambition et concerne de nombreux acteurs économiques de la Métropole.
Attention brain storming en action. La Métropole de Rouen et ses partenaires ont lancé un grand programme destiné à révolutionner la mobilité au sein de l’agglomération. Baptisé Rouen Mobilités Intelligentes, ce programme figure parmi les 24 lauréats de l’appel à projets national Territoire d’Innovation Grande Ambition. Il va ainsi bénéficier d’un substantiel soutien de l’Etat de 5,2 millions d’euros, qui pourra être compléter d’aides aux investissements. Derrière ce grand projet évalué 92 millions d’euros, les enjeux sont multiples. Qualité de l’air bien sûr, mais aussi qualité de vie et développement économique. Avec une ambition essentielle : créer une vraie dynamique territoriale autour de cette question, en mobilisant des entreprises locales. Parmi les principaux travaux mis sur la table figure ainsi le développement de lignes de bus autonomes, en partenariat notamment avec Transdev et Renault. On le sait, Rouen figure parmi les pionniers en matière de véhicules autonomes. Mais la mise en route de transports en commun de masse suppose de franchir un gap technologique d’importance. « Nous devons passer de la Zoé au bus » résume Catherine Goniot, du Département Espaces Publics et Mobilité de la Métropole. Au-delà de ce projet médiatique, Rouen Mobilités Intelligentes imagine également de révolutionner le transport de marchandises dans la zone dite du dernier kilomètre. Objectif : diminuer considérablement le nombre de camions en zone urbaine sans mettre en péril l’approvisionnement des commerces et des particuliers. Des hubs de logistique partagée pourraient ainsi voir le jour à différents points stratégiques de la Métropole, en partenariat notamment avec La Poste et le Marché d’Intérêt National de Rouen.
Des hubs d’énergies décarbonées.
Autre entreprise particulièrement investie Vinci se penche avec des acteurs de l’énergie sur « la station-service du futur ». L’idée est de créer des hubs d’énergies décarbonées (électricité et hydrogène) qui seraient produites sur le lieu de consommation. Mieux, une réflexion est en cours afin de simplifier le stockage de cette énergie en la concentrant vers les véhicules qui en ont besoin… En clair, une voiture en stationnement pourra servir de chargeur à un véhicule prêt à partir. Animés par la Métropole et pilotés par ses partenaires, ces projets vont être accompagnés par toutes les compétences du territoire. Ils supposent en effet de relever de vrais défis de recherche et développement. Les grandes écoles et les pôles de compétitivité sont mobilisés, et les starts-ups de la Métropole seront aussi « challengées » pour trouver des solutions. Et pas seulement pour les entreprises. Déjà une réflexion est ainsi conduite pour développer un assistant numérique de mobilité ; une application destinée à répondre à tous les besoins de l’usager, du calcul d’itinéraire à la facturation.
Benoît Delabre