Bâtiment
Mobilisation collective pour promouvoir la construction paille en Hauts-de-France
Émanation du CD2E, le collectif Paille des Hauts-de-France est né en janvier. Il regroupe ses forces pour donner un nouvel élan à la construction en paille dans la région.
En juin, les Hauts-de-France accueilleront les Journées nationales de la construction paille. Un événement qui sera aussi l'occasion d'honorer la création du collectif Paille des Hauts-de-France, né en janvier dernier. « Dans les Hauts-de-France, la construction paille était, jusque-là, portée par le CD2E [ndlr, le centre de déploiement de l’éco-transition dans les entreprises et les territoires, ndlr], qui porte par ailleurs d'autres projets, explique Mathilde Heren, architecte au cabinet amiénois Murmur et co-présidente du collectif. Mais nous souhaitions avoir une visibilité plus importante uniquement axée sur la construction paille. » Architectes, artisans, maîtres d'ouvrage privés ou publics... Porté par un bureau de six personnes, le collectif souhaite fédérer les énergies de tous les acteurs de la filière, professionnels ou particuliers.
Il faut dire que la construction paille fait de plus en plus d'adeptes. Les a priori – comme le risque d'incendie ou la présence de vermine – sont déconstruits à mesure que s'élèvent de nouveaux bâtiments. Et de plus en plus, les programmes des collectivités sont pensés en paille dès le début, plutôt que poussés par les architectes, dans la réponse aux appels d'offres. « Il y a un vrai essor sur les deux dernières années, avec aussi une montée en compétence des acteurs », se félicite Mathilde Heren. Et des projets phares, comme le Centre sportif de Saint-Quentin ou de nombreux centres de secours incendie, démocratisent l'isolation en paille.
Démocratiser les constructions biosourcées
Reste que dans le paysage régional, comme d'ailleurs sur le plan national, la construction paille n'est pas encore au niveau où elle le devrait. Dans les Hauts-de-France, le CD2E compte une soixantaine de bâtiments achevés et une vingtaine en chantiers. Et si les projets sont en augmentation chaque année (avec une accélération notable depuis 2020), ils n'en restent pas moins que trop peu nombreux.
Le collectif entend donc bien se mobiliser pour faire avancer les choses. Dès le 20 avril, il se réunira à Amiens pour lancer ses groupes de travail. « L'état d'esprit général a beaucoup changé sur la construction paille, mais il faut continuer à démonter les a priori et aussi apporter des réponses techniques, poursuit la co-présidente du collectif. Nous devons travailler tous ensemble à démocratiser les constructions biosourcée, et, bien sûr, en paille. »
Montée en compétences en région
Tous les échelons sont ciblés, mais les maîtres d'ouvrage restent la clé du développement du marché. Sans demande, pas de marché. Un effort important de communication sera donc déployé. Il s'accompagne d'un référencement des constructions paille et d'un diagnostic permanent des forces et faiblesses de la filière dans la région. Ensuite, le collectif souhaite poursuivre le travail engagé dans la montée en compétences des acteurs régionaux ; en particulier par la formation des artisans, mais aussi des agriculteurs.
La paille, excellent isolant, est le plus souvent utilisée comme remplissage d'ossatures ou de caissons en bois. Et les collectivités, autrefois frileuses, sont de plus en plus demandeuses de ce type de projet, qui va dans le sens d'une construction vertueuse sur le plan environnemental.