Mission Stéphane Bern : 260 000 € pour le château d'Argœuves

100 sites ont été sélectionnés dans les départements de France métropolitaine et d'outre-mer afin de bénéficier des aides de la Mission Patrimoine 2024. Dans la Somme, 260 000 € sont alloués à la restauration du château d'Argœuves et de ses dépendances.

Le château d'Argœuves dans la vallée de la Somme, à 5 km d'Amiens. © Fabien Sauvé
Le château d'Argœuves dans la vallée de la Somme, à 5 km d'Amiens. © Fabien Sauvé

La Mission Patrimoine, portée par Stéphane Bern, prise en charge par la Fondation du patrimoine, soutenue par le ministère de la culture et FDJ, a pour but de sauvegarder le patrimoine français en péril. Pour rappel, le président Emmanuel Macron avait confié à Stéphane Bern dès septembre 2017, la mission d'identifier le patrimoine en péril et de rechercher des nouvelles sources de financement pour le restaurer. Le Loto du patrimoine est ainsi né de cette initiative, auquel des millions de joueurs participent chaque année en jouant au jeu de grattage et de tirage de la FDJ «Mission Patrimoine».

Plus de 950 sites depuis 2017

Pour cette septième édition du Loto du patrimoine 2024, 26,1 millions d'euros sont reversés par l'Etat à la Fondation du patrimoine. Depuis la première édition, 310 millions d'euros ont permis d'aider les travaux de restauration sur l'ensemble des sites retenus : plus de 950 sites, 680 (70%) sont sauvés ou sur le point de l'être, 375 sont terminés et 305 chantiers sont en cours. À savoir que sur les 310 millions d'euros, 182 sont directement issus du Loto du patrimoine, 88 ont été attribués par le ministère de la Culture et plus de 40 proviennent de mécénats collectés par la Fondation du patrimoine.

Un projet de gîtes au château

Cette Mission Patrimoine 2024 vient donc en soutien avec un montant de 260 000 €, pour le département de la Somme, au château d'Argœuves, situé à 5 km d'Amiens, dans la vallée de la Somme à 1 km du fleuve, et à 60 km de la baie de Somme. Le château est lui-même positionné au cœur du village d'Argœuves, face à l'église, bâti en pierre calcaire au XIXe siècle. La fondation du patrimoine le décrit ainsi : «Son style et l’ordonnancement de ses façades néo-classique sont très influencés par le XVIIIe siècle. Une verrière sur le toit éclaire la cage d’escalier. Le château a été construit en deux temps : en 1806 le corps principal, puis après 1810 l’ajout des deux ailes. Les dépendances avec la serre sont disposées le long de la limite Nord, de façon à ne pas être rendus visibles directement depuis le portail d’accès. Un élégant pigeonnier est discrètement mis en scène par une implantation située dans l’axe de l’entrée. Cette implantation est héritée des traditions d’aménagement nobilières de l’ancien régime où le pigeonnier était un ouvrage de faire-valoir de son propriétaire».

Les propriétaires actuels veulent pour leur part créer des gîtes pour permettre à la fois d’enrichir le tourisme local de la vallée de la Somme et de générer des revenus qui seront réinvestis dans la restauration du château, les dépendances, le parc et les charges fixes. Un troisième gîte est envisagé dans une grange.

Une restauration urgente

Aujourd'hui, le château est dans un état avancé de dégradation, particulièrement les toitures et les menuiseries : «Le château n’est pas habitable en l’état, expose la Fondation du patrimoine. Malgré des interventions ponctuelles d’un couvreur, des fuites perdurent et les épisodes pluvieux et venteux de plus en plus forts et fréquents accélèrent la dégradation». Il s'avère que la restauration de la toiture, des chéneaux, des souches de cheminées et l’œil de bœuf est urgente : «Des infiltrations d’eau ont fortement dégradé les plafonds du château. Plusieurs morceaux se sont effondrés laissant apparaître la charpente. Un audit parasitaire réalisé en 2023 révèle la présence de champignons lignivores, coniophora puteana, préalable à la mérule».

En ce qui concerne les menuiseries, l'électricité et la plomberie, elles sont toujours d’origine et présentent plusieurs risques de sécurité en termes de faible isolation thermique, d'incendie, et d'absence d’eau courante, tout à l’égout, chasse d’eau. La Fondation du patrimoine ajoute : «Les deux dépendances sont globalement dans le même état et nécessitent des travaux importants de réhabilitation».

Le château et ses dépendances. © Fabien Sauvé


L'appel à projets 2025

L’appel à projets est ouvert sur le site missionbern.fr/signaler-un-site.
Propriétaires, associations, communes et passionnés de patrimoine sont invités à identifier les sites en péril partout en France métropolitaine et dans les collectivités d’outre-mer. Ces signalements peuvent être effectués tout au long de l’année.
Pour candidater à la sélection des sites départementaux de l’édition 2025 de la Mission Patrimoine : les dossiers devront être déposés avant le 28 février 2025.