Trois questions à Stéphan Marrocq, fondateur de Gabby, application pour les seniors
Mieux vieillir : «L'application permet de retisser un lien entre la personne de plus de 65 ans et sa famille, souvent…
Réseau social, services... Gabby propose des réponses aux enjeux de l'autonomie et de la solitude des seniors. Agréée service à la personne, l'application se déploie en partenariat avec les mairies et les écosystèmes locaux. Elle prévoit d'être présente dans une quarantaine de villes en 2025.
Quels
types de services rend l'application Gabby, afin de favoriser le
maintien à domicile des seniors ?
L'application Gabby s'adresse aux personnes de plus de 65 ans, directement ou via leurs aidants, selon s'ils sont autonomes ou pas. Elle propose plusieurs types de services. Tout d'abord, il s'agit d'un réseau social privé auquel participe la famille et qui peut être ouvert à des acteurs comme la mairie. Celle-ci peut, par exemple, signaler l'organisation d'une activité ou envoyer des conseils lors d'une canicule.
Ensuite, Gabby propose des services : l'application
permet de trouver un jardinier, un podologue, un chocolatier à
proximité... Un cahier de vie digital est destiné à retracer les
interventions de toutes les personnes qui se déroulent à domicile.
La famille ou les aidants y accèdent selon les habilitations
définies sur mesure. Et enfin, l'application donne accès à des
activités et des jeux, des questionnaires d'auto-évaluation du
niveau d'autonomie de la personne. Gabby est agréée
service à la personne. Son abonnement, réglé par la famille, est
éligible au crédit d'impôt. Le reste à charge s'élève à 4,25
€ mensuels.
Quels est l'importance des enjeux sociétaux adressés par Gabby, et à quel échelon territorial agissez vous ?
Le
maintien à domicile des personnes âgées constitue un enjeu fort
qui a été identifié par les politiques publiques au niveau
national. Il fait notamment partie des orientations de la loi dite
«Bien vieillir» de 2024, qui vise la prévention
de la perte d'autonomie et la lutte contre l'isolement. Gabby
s'inscrit dans cette démarche.
L'application permet de retisser un
lien entre la personne de plus de 65 ans et sa famille, souvent
géographiquement distante. Et les services proposés contribuent à
prévenir la perte d'autonomie.
Sur le plan opérationnel, le
dispositif se déploie sur une base territoriale : nos relais majeurs sont les villes ou les intercommunalités. Pour
chaque collectivité, nous travaillons avec des acteurs publics comme
la mairie ou le CCAS, Centre communal d'action sociale, ainsi que
des acteurs privés comme un fleuriste ou un podologue, qui
s'engagent à signer une charte. Les thématiques à risque d'abus de
faiblesse, comme la voyance, sont exclues.
Où en sont les déploiements de la société et de l'application ?
Fondée il y a cinq ans, la société compte à présent une quinzaine de salariés pour un chiffre d'affaires de 700 000 €. Nous sommes à l'équilibre.
Depuis 2023, date à laquelle nous avons développé
cette version territoriale de Gabby, six villes ont adhéré :
Bruxelles, en Belgique, Neuchâtel, en Suisse et quatre en France.
Pour la suite, si les communes restent notre interlocuteur
principal, nous souhaitons aussi travailler avec les départements,
nous rapprocher d'associations d'aidants ou de réseaux comme
Ensemble2générations, lequel organise la colocation entre une
personne âgée et un jeune.
Et depuis six mois, nous avons intégré
Vivalab, un accélérateur de projets spécialisé dans le domaine de
la prévention et du vieillissement actif en santé, avec pour
objectif de déployer Gabby à plus grande échelle... Nous espérons
atteindre une quarantaine de villes et intercommunalités en 2025.