Michel Damman : «Pour attirer les jeunes dans les musées, il faut d’abord attirer les enseignants»

La Fédération régionale des amis des musées des Hauts-de-France multiplie les initiatives pour inviter le public à se rendre toujours plus nombreux dans les places fortes dédiées à l’art. «De Boulogne à Dunkerque, jusqu’à Sars-Poteries, il y a un musée de classe internationale tous les 25 kilomètres.», souligne Jean-Marie Faugeroux, vice-président de la Fédération. Son président, Michel Damman, revient sur les actions majeures de l'association, notamment celles mises en place pour les plus jeunes.

Michel Damman : «Pour attirer les jeunes dans les musées, il faut d’abord attirer les enseignants»

La Gazette : Quel est actuellement le rôle de la Fédération régionale des amis des musées ?

Michel Damman : Aujourd’hui, nous nous inscrivons dans une notion de partenariat avec les ambitions nouvelles des musées. Il s’agit d’ouvrir ces lieux de culture à des publics différents dans un contexte de démocratisation culturelle. Là, il y a une sorte d’engagement de nos associations à devenir les partenaires de cette ambition.

 

De quelle manière intervenez-vous dans ce contexte ?

Ici, c’est la dimension socioculturelle qui nous intéresse, l’éducation populaire, c’est-à-dire ce qu’on propose dans ce sens. En l’occurrence, il s’agit de conférences dans les musées, ouvertes à tous, associées aux expositions de la région ou nationales. À la Fédération, nous avons six conférencières. Nous proposons un programme selon les différents types d’exposition.

 

Quels sont vos autres axes d’intervention ?

L’autre dimension dans nos actions se fait en liaison avec l’Éducation nationale. Les musées sont souvent une cible pour les visites scolaires traditionnelles. Sauf que, la plupart du temps, ces enfants qui visitent les musées n’y remettent jamais les pieds. À la suite d’une rencontre avec l’inspection académique de la région, nous sommes parti d’une idée différente. À savoir : pour attirer les jeunes dans les musées, il faut d’abord attirer les enseignants et les convaincre de leur intérêt fondamental. On propose depuis sept ans aux enseignants de la région trois stages par an, gratuits, dans trois musées différents chaque année, à la rencontre des équipes, pour qu’ils se rendent compte de l’intérêt, mais aussi de la logique et de la façon avec lesquelles les musées appréhendent leurs collections et leurs ambitions.

 

Comment cela se déroule-t-il ?

Il y a chaque année une thématique proposée par la DRAC qui est un de nos partenaires. Ces journées marchent très bien et nous recevons plus de demandes qu’il n’y a de places disponibles. Cette année, le thème est ‘‘Comment présenter d’une façon nouvelle les œuvres ?’’. C’est ouvert aux enseignants des écoles primaires, mais aussi des collèges et des lycées du Nord et du Pas-de-Calais. Ils s’engagent à venir sur les trois journées. Cette année, il y a 35 places. La première journée se déroulera en janvier prochain. Les trois musées concernés sont ceux d’Arras, Villeneuve-d’Ascq et Sars-Poteries.

Michel Damman (à droite) et Jean-Marie Faugeroux