Start-up basée à Roubaix
Métha Tech mise sur la méthanisation par voie sèche continue
Métha Tech développe une nouvelle solution de méthanisation innovante, low-tech et bas carbone. La start-up, basée à Roubaix, a intégré en avril l’incubateur Village by CA. L’occasion pour elle d’accroitre son développement.
«La méthanisation est une technique qui me passionne. En mai 2022, je voulais développer des solutions innovantes en produisant du biogaz». Philippe Peultier, fondateur de Métha Tech, a transformé sa passion en entreprise. La start up vient d'être sélectionnée le 4 avril dernier, pour intégrer l’incubateur Village by CA Nord de France, suite à un appel à candidatures centré sur l'agriculture et l’agroalimentaire. Elle va donc bénéficier d’un accompagnement sur mesure pendant deux ans, et espère bien le mettre à profit pour se faire une place sur le marché.
Pour ce faire, l'entreprise a choisi la méthanisation par voie sèche continue. Un process notamment bien adapté pour les unités «à la ferme» puisqu'en mesure de traiter des déchets à forte teneur en matière sèche comme le fumier par exemple. «On vise deux marchés : les éleveurs et les acteurs des filières des résidus de culture, de pailles de blés…, ajoute le dirigeant de Métha Tech. Passer au biométhane leur permettra de réduire les gaz à effet de serre, remplacer les gaz fossiles…».
Cibler les exploitations agricoles
«Cette méthanisation est plus adaptée aux petites surfaces comme les installations agricoles. On peut produire de l’électricité ou de la chaleur», explique Philippe Peultier. Une unité peut ainsi produire 75 KW d’électricité en continu et 250 m3 de biométhane par heure. «Tous leurs déchets seront traités localement, à côté des exploitations», montre le dirigeant de Métha Tech. Et son fonctionnement technique est plus simple, que dans le cas de la méthanisation «classique» par voie humide.
Reste que le coût d'une unité de méthanisation est important. De 400 000 à 4 millions d’euros. Un montant pas facile à assumer, pour une exploitation agricole. «Il faut 50 ans pour parler de rentabilité. Pour des installations collectives, les agriculteurs n’ont pas de minimum de déchets. Mais pour de l’individuel, il leur faudrait un bon élevage et donc beaucoup d’effluents pour produire de l’énergie», explique l’entrepreneur. Aussi, Métha Tech mise sur une phase de construction low-tech et décarbonée. «On utilise cinq fois moins de béton qu’un méthaniseur classique. Ce qui nous permet de réduire les prix de la construction», argumente l’entrepreneur.
Recrutement et développement
Dans ses locaux roubaisiens, l’entreprise dessine petit à petit ses premières unités et espère les déployer le plus vite possible. «Notre site référent sera dans le Nord-Pas-de-Calais, mais après on veut se déployer sur toute la France», atteste l’entrepreneur.
En parallèle l’entreprise entend se développer en cherchant des futurs collaborateurs et des investisseurs. «Pour le moment, je suis seul mais je veux recruter trois personnes pour de l’administration et la partie commerciale», détaille Philippe Peultier. L'intégration du Village by CA, devrait aussi lui permettre de se constituer un réseau solide de TPE, ETI et grands groupes...