Mesdames, que diriez-vous d’une“Taille de guêpe” ?

Vous pensez que le corset, c’est dépassé depuis longtemps ? Erreur ! Certes, cet accessoire n’est plus en vogue comme voici un siècle. Mais de plus en plus de jeunes femmes y reviennent. Témoin la Calaisienne Coralie Delefortrie qui, suite à un accident, voit se dégager, par la force des choses, du temps pour approfondir sa passion pour ces beaux dessous. Elle réussit, après tant d’autres, à transformer cette passion en profession. Rencontre.

Mme Coralie Delefortrie présente quelques-uns de ses modèles.
Mme Coralie Delefortrie présente quelques-uns de ses modèles.
Mme Coralie Delefortrie présente quelques-uns de ses modèles.

Mme Coralie Delefortrie présente quelques-uns de ses modèles.

Dans ma vie, j’ai enchaîné beaucoup de petits boulots, mais peu importe : je suis quelqu’un qui aime le travail.” Dès le début de l’entretien, Coralie Delefortrie plante le décor. Et revient sans détours sur les circonstances qui vont la précipiter sans crier gare dans le commerce des corsets. Un sale jour, au sortir de l’établissement qui l’emploie comme salariée dans un tout autre domaine, elle a un accident de vélo. Sévère : 14 mois d’immobilisation dans une chaise roulante l’attendent. Que faire pour tuer le temps ? Surfer sur Internet avec sa seule main alors valide… Surfer sur quel thème ? Tiens : les corsets que Coralie adore – “j’en porte tout le temps, même l’été”, précise-t-elle.

La fenêtre du salon devient la vitrine. Recouvrant peu à peu son intégrité physique, Coralie, à voir défiler les modèles sur son écran, se dit qu’elle pourrait sans doute faire commerce de sa passion. L’idée mûrit ; la chambre de commerce, l’association Pyramides, Calaisis initiative valident tour à tour le projet et… le banquier suit. Un stock est constitué. La fenêtre du salon de la demeure familiale des Delefortrie, qui donne sur la rue, devient une vitrine. Le salon lui-même est transformé en boutique : entouré de plusieurs centaines de modèles, l’écran de télévision, accroché à l’un des murs, finit par paraître incongru… Sous le statut d’auto-entrepreneur, depuis fin octobre, la petite entreprise de Mme Delefortrie, baptisée Taille de guêpe, a singulièrement modifié la vie familiale de Coralie, de son mari et de ses enfants.

Deux gammes qui se complètent. Taille de guêpe présente à sa clientèle deux gammes qui se complètent. Citons d’abord la gamme “Fashion” qui propose des modèles dont les prix démarrent à 25 euros. Ce sont essentiellement des vêtements ludiques qui peuvent, selon une mode actuelle, se porter aussi bien en dessous qu’audessus des vêtements de ville. Avec la gamme “Haute couture”, on revient aux fondamentaux : les baleines sont en acier et, en les enfilant, les dames “peuvent perdre une à deux pointures” selon les dires de la commerçante. Dans les deux gammes, on trouve des modèles du 36 au 52. “Je ne force pas sur les prix pour que tout le monde puisse s’en offrir. D’ailleurs, pour un même modèle, c’est toujours le même prix, quelle que soit la taille”, indique Mme Delefortrie.

Succès immédiat. Quelle clientèle pour ce commerce si particulier ? Le bouche à oreille a bien fonctionné : nombreuses sont les dames qui ont sonné à la porte de Coralie. En leur temps, les marchés de Noël ont été écumés : il en est resté un partenariat avec Santune organisation qui propose maintenant à Mme Delefortrie des dates pour des foires et des expositions. Les comités d’entreprise ont été approchés. Des réunions à domicile, inspirées de celles qui se déroulent autour de célèbres boîtes en plastique, ont été organisées et fournissent l’occasion de tarifs préférentiels. Bref, le succès est immédiat.

Bientôt, la véranda… Un développement qui oblige déjà Coralie à évoluer. Si les choses se déroulent d’une manière conviviale, sous l’impulsion de l’irrépressible bonne humeur de l’auto-entrepreneuse, il faut bien avouer que l’utilisation ponctuelle de la salle de bains de la famille comme cabine d’essayage n’est pas top. Bientôt, une véranda sera ajoutée à la demeure qui permettra de stocker la marchandise d’une manière plus rationnelle et d’offrir aux clientes une cabine d’essayage digne de ce nom.