Mélenchon, Premier ministre ? Tondelier exclut l'idée et réclame un "consensus" pour Matignon
Considéré par une partie de ses partenaires comme un repoussoir, Jean-Luc Mélenchon "ne sera pas Premier ministre" en cas de victoire du Nouveau Front populaire aux législatives, a annoncé lundi Marine Tondelier qui espère ainsi renforcer la coalition de gauche...
Considéré par une partie de ses partenaires comme un repoussoir, Jean-Luc Mélenchon "ne sera pas Premier ministre" en cas de victoire du Nouveau Front populaire aux législatives, a annoncé lundi Marine Tondelier qui espère ainsi renforcer la coalition de gauche dans l'optique de duels face au Rassemblement national.
Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon "n'est pas le leader du Nouveau Front populaire et il ne sera pas Premier ministre", a déclaré lundi la patronne des Ecologistes à l'AFP.
Au sein des différents partis qui composent l'alliance de gauche, le PS, LFI, le PCF et les Ecologistes, "il y a un accord pour dire que le Premier ministre devra être trouvé au consensus parmi les différentes forces politiques", affirme Marine Tondelier.
Ce mode de désignation du Premier ministre a encore été discuté lundi matin par les différents chefs de parti, y compris le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, assure la secrétaire nationale des Ecologistes.
Jusqu'ici, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure avait réclamé un "vote" à gauche en cas de victoire alors que les Insoumis voulaient que le groupe ayant le plus d'élus propose un nom.
Signe que le PCF, les Ecologistes et le PS se sont coordonnés sur leur volonté d'écarter le fondateur de LFI de l'équation, Olivier Faure et le patron des communistes Fabien Roussel ont écrit au même moment lundi après-midi sur X: "les députés du NFP, en lien avec leurs partis, choisiront la personnalité qui fait consensus pour rassembler le pays."
"Les députés socialistes ne voteront pas pour Jean-Luc Mélenchon Premier ministre, qui n'aura pas de majorité, ni au sein du Front Populaire, ni à l'Assemblée nationale", ajoute l'eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann lors d'un déplacement dans le Tarn-et-Garonne.
Division
Sur France 2, l'intéressé a continué de ne pas vouloir se fermer définitivement la porte de Matignon, sans vouloir la forcer cependant.
"Je ne suis candidat à rien (...) Je peux parfaitement être un ministre parmi d'autres ou ne pas être ministre du tout", a-t-il assuré.
Mais, "je suis un atout", a-t-il également estimé, estimant que "un programme nécessite des gens qui ont de l'expérience et du caractère".
"Mélenchon, c'est un nom qui fait ouvrir les portes quand on est dans les quartiers populaires", a-t-il également plaidé, "mettant en garde" les socialistes contre une volonté de l'éliminer.
"On souhaite avoir la majorité la plus large possible, ça oblige au consensus. Nous allons discuter jusqu'à ce qu'on ait une solution qui aille aux quatre partis", précise Marine Tondelier, désireuse de trouver "une personnalité d'apaisement" pour remplacer Gabriel Attal.
"Ce n'est pas contre Jean-Luc Mélenchon, mais nos adversaires politiques utilisent cet épouvantail pour nous décrédibiliser", ajoute-t-elle.
Ce week-end, le triple candidat à la présidentielle a ravivé les crispations en disant son "intention de gouverner ce pays". "C'était dans le flot de la discussion", s'est-il justifié sur France 2 lundi soir, en réutilisant la formule: "Je ne m'élimine pas mais je ne m'impose pas".
Désistement républicain
Par ailleurs, Marine Tondelier a annoncé à l'AFP que les candidats des Ecologistes aux législatives qui arriveraient en troisième position au premier tour se désisteraient au second en cas de possibilité de victoire du Rassemblement national, précisant attendre dorénavant "la même clarté de l'ensemble des forces politiques qui se disent républicaines".
"Maintenant qu'on a clarifié les choses sur Jean-Luc Mélenchon, j'imagine que nos adversaires vont clarifier les choses sur le désistement républicain", a-t-elle insisté.
Les Ecologistes sont le premier parti de gauche à donner des consignes de désistement en cas de risque de victoire du RN au second tour des législatives.
"Je n'imagine pas que la position d'autres membres du Nouveau Front populaire puisse être différente mais je laisse les différents chefs de parti communiquer à leur rythme", indique Marine Tondelier.
"Je vois au sein de la majorité des gens qui jouent avec le feu et j'en suis atterrée, c'est inconséquent et l'Histoire s'en rappellera", déclare celle qui est également la conseillère municipale d'opposition à Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen.
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