Médicalais fait pousser son atelier à la campagne
Multi-entrepreneur à la campagne, le Calaisien Xavier Helsmoortel fête la première année du lancement de sa société de fabrication de blouses à usage sanitaire. Après les planches à voile, des bâches, la Fleur de sel des 2 Caps, il développe cette production depuis la crise sanitaire.
Les pâtures herbeuses des Attaques dessinent une ferme isolée en carré, dont les bâtiments abritent les nombreuses activités du sexagénaire. En mars 2020, l’entrepreneur est contacté par le CHR de Lille.: «J’avais fait des bâches pour Eurotunnel pendant le chantier, qui couvraient des matériaux et des équipements. Les services hospitaliers cousaient des tissus pour en faire des blouses. Nous, nous savons souder les tissus. Le gain de temps est énorme», raconte-t-il.
Deux soudures seulement
Le défi semble grand pour un petit atelier… A Lille, le CHR mobilise 50 bénévoles avec des machines à coudre. Résultats : 200 blouses par jour. Xavier Helsmoortel se rend à Lille, prend un exemplaire, rentre chez lui et propose deux jours plus tard son modèle soudé et plié. «Eux faisaient six coutures ; nous, deux soudures.» La suite remplit son plan de charge du second semestre 2020.
Rapidement, l’atelier de Médicalais tourne à 700 blouses quotidiennes. Le pliage, source de ralentissement du flux de production, pose des problèmes. A la main, le gain de temps du début de la chaîne est perdu. Le dirigeant développe une machine simple (que nous ne pourrons pas photographier) qui permet de réaliser cette tâche très rapidement. L’entreprise l’a développée sans aucun concours extérieur ni conseil.
Au-delà de la Covid, le marché du secteur de la santé
Pour autant, pas question de créer une entreprise sous le coup de la seule opportunité d'une crise qui a vu croître les besoins en équipements sanitaires des hôpitaux français. Le secteur entier de la santé reste la cible de l’entreprise : «Les clients sont les dentistes, les podologues, les radiologues, les cliniques… On parvient à produire 2 500 blouses par jour aujourd’hui.»
Adepte de la relocalisation, il fait travailler des étudiants, des salariés récemment licenciés à la suite de la crise sanitaire, et constitue quelques stocks pour lisser ses flux de livraison. Il sait aussi que pour pérenniser son activité, il doit proposer des nouveaux produits «bio», sourit-il. Il pense - encore - à d’autres choses : «Le tissu, si on l’incinère bien, peut donner beaucoup de chaleur...» Derrière son atelier, ses champs et un bâtiment agricole : «Oui, on a planté un peu de moutarde… de Dijon. J’ai toujours voulu faire du sel, de la moutarde et du caramel.» Et probablement plein d’autres choses encore...