Medef 80 : le président national à Amiens pour la passation de pouvoir
Le début de l'année 2025 est marqué par un double événement au Medef de la Somme : la traditionnelle cérémonie des vœux et le changement de présidence entre Stéphan de Butler d'Ormond et Nicolas Blangy. De fait, le président du Medef national, Patrick Martin, avait confirmé de longue date sa présence à Amiens pour l'occasion.
Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, le souligne avant tout : «Cette transition au Medef de la Somme est pour moi une occasion importante de venir sur le territoire amiénois». Lui-même chef d'entreprise dans l'Ain, ancien président d'un Medef territorial, il confie son «attachement singulier aux Medef territoriaux, c'est d'ailleurs la première fois que le Medef national est présidé par un entrepreneur issu d'un territoire régional hors Île-de-France. Je suis même convaincu que beaucoup des problèmes se règlent sur la proximité de terrain qui existe moins dans les postures de représentations à Paris».
La conjoncture annoncée par Patrick Martin
Patrick Martin sait que le Medef a l'image du syndicat patronal des grandes entreprises. Il cite cependant le nombre de plus de 200 000 entreprises adhérentes, «dont beaucoup sont des PME et des petites entreprises, dit-il. Elles représentent 101 fédérations professionnelles dans tous les domaines, environ 10 millions de salariés, soit une moyenne de 50 salariés dans nos entreprises. C'est grâce à cette diversité et à cette connaissance du terrain que j'avais alerté dès cet été la dégradation de la conjoncture que nous vivons actuellement et qui n'avait pas été entendue». Loin de s'en réjouir, le président constate malheureusement aujourd'hui que les chiffres lui donnent raison : «Nous sommes bien en décroissance au quatrième trimestre 2024, le chômage augmente, et le panorama politique en France ne se redresse pas, il pèse beaucoup sur les entreprises. Tout cela quand d'autres pays dans le monde et en Europe, comme les États-Unis, la Chine ou l'Allemagne ont un programme axé sur la compétitivité et l'attractivité». Il en appelle à la responsabilité des politiques : «Ils ne se respectent plus entre eux. De notre côté, nous nous respectons avec les autres syndicats même si nous sommes en désaccord. Le Medef se veut constructif et responsable».
La sonnette d'alarme
Le syndicat patronal tire en effet la sonnette d'alarme, il s'adresse aux décideurs publics «pour qu'ils regardent ce qu'il se passe autour de nous, continue Patrick Martin. Nous devons rester dans le jeu et je suis convaincu que la France et l'Europe ont des capacités immenses». En ce sens, il note «le très bon travail» réalisé avec Stéphan de Butler d'Ormond durant ses cinq années à la tête du Medef 80, sur un département qu'il voit «très intéressant, dynamique et industriel». A l'heure de passer la main à son successeur, Stéphan de Butler d'Ormond confirme «le lien très fort qui existe entre nos structures territoriales, régionales jusqu'au Medef national». Le PDG du groupe santé Victor Pauchet rappelle le mandat «très riche humainement, dense et passionnant» qu'il a vécu, marqué par le covid puis la reprise post-covid : «Les atouts sont là, mais il ne faut pas casser le ressort», dit-il. Il passe maintenant, et en toute confiance, le relais de la présidence du Medef de la Somme à son ancien vice-président, Nicolas Blangy.
Avec son prédécesseur, le président de PRM & Associés a assisté dernièrement à une reprise des défaillances d'entreprises. Nicolas Blangy met donc l'accent sur la volonté du syndicat «d'être proche de ses adhérents et des entreprises. C'est d'autant plus dans ces situations économiques difficiles qu'il faut soutenir, informer et aider l'entrepreneur pour qu'il ne soit pas seul. Comme dans tous les domaines, l'individualisme se fait ressentir, nous devons donc œuvrer pour la communauté des entrepreneurs, être de plus en plus dans la discussion à travers des mandats dans les différents organismes, être là pour donner notre avis et exposer nos besoins».